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EDITO - Confirmer sans se répéter, le défi du deuxième débat pour Macron

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(Photo d'illustration) - BFMTV

Ce vendredi, au Palais des Congrès de Souillac dans le Lot, Emmanuel Macron doit participer à une réunion avec les maires des environs. Il s'agit du deuxième débat de ce type, après la séance-fleuve de mardi à Grand Bourgtheroulde, dans le cadre de la consultation nationale.

Les observateurs de la vie publique ont, pour une part importante d'entre eux, jugé positivement sa rencontre avec plus de 600 maires normands mardi à Grand Bourgtheroulde, étape inaugurale du débat national. Ce vendredi après-midi, sur les coups de 15h, Emmanuel Macron est attendu dans le Palais des Congrès de Souillac, dans le Lot, pour une deuxième rencontre avec des élus.

Il connaît bien l'endroit. Ce chef de l'Etat, élu il y a dix-huit mois mais déjà embarqué dans une nouvelle campagne pour aller chercher un second souffle et gonfler les voiles de son mandat, avait en effet donné un meeting dans cette même salle durant la présidentielle. 

Cependant, Emmanuel Macron est devant une gageure: il doit créer une dynamique, sans radoter, confirmer l'impression première tout en renouvelant. Nos éditorialistes décryptent les enjeux de ce nouveau rendez-vous.

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> "A l'Elysée, on réfléchit déjà à des aménagements" 

"Chaque territoire a sa spécificité, vous verrez que localement, il y a des sujets qui seront abordés aujourd’hui qui ne l’ont pas été dans l’Eure. La première fois, on a très peu parlé de pouvoir d’achat, très peu parlé d’écologie donc il y aura forcément d’autres thèmes. Mais il y a, oui, un risque que ça se banalise dans la forme. Si c’est treize fois la même chose, ce sera un peu trop. Donc, à l’Elysée, et dans l’entourage de Sébastien Lecornu, on est déjà en train de réfléchir à des aménagements du format mais l’important pour Emmanuel Macron est de montrer qu’il a tout son temps pour écouter donc ça risque de durer longtemps. En attendant, c’est le même format: 600 ou 700 maires, le même arbitre, Sébastien Lecornu. Et puis, l’idée c’est de démontrer que le débat marche, renouer avec les maires, dégonfler la violence des manifestations, et surtout, à la veille d’une nouvelle mobilisation, il faut que ces débats aient une influence claire sur les mobilisations."

Bruno Jeudy: "L'idée, c'est d'avoir des réponses plus ramassées" 

"Ce que l’on sait, c’est que l’idée est peut-être d’avoir des réponses un peu plus ramassées. Il ne faut pas non plus donner l’impression d’avoir répondu à toutes les questions posées dans le cadre de ce grand débat alors que c’était seulement la première réunion. ‘Le président livre un avis, il ne tranche pas les questions’, c’est un peu ce qui est répété par son entourage."

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> "Ça ne peut pas être le 'Macron-Circus'" 

"Ça ne peut pas être le 'Macron-Circus', donc il doit changer. Il y a plusieurs options pour changer. Il peut thématiser. Il peut dire par exemple: ‘On va faire une réunion avec des maires en moins grand nombre car on va faire la réunion spécialement sur un thème, la mobilité, ou la fiscalité, ou le désenclavement, les collectivités locales’. Ce sera moins spectaculaire, ça peut d’ailleurs se faire à huis-clos. Ça peut être plus précis, avec des annonces plus concrètes à la sortie. On peut aussi renouveler par l’échantillon. On peut mettre des maires et d’autres représentants des Français, comme les associations, des chefs d’entreprise, pourquoi pas des syndicats, peut-être à un moment des Français moyens, et peut-être à la fin, si ça se passe bien, quelques gilets jaunes ‘modérés’ qui viendraient discuter avec le président."

Robin Verner