Écologie: les dossiers qui attendent le futur remplaçant de Hulot

Nicolas Hulot - JEAN-FRANCOIS MONIER / POOL / AFP
Le programme est chargé: encore inconnu, le successeur de Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire trouvera sur son bureau une pile fournie de dossiers à traiter, tant le périmètre de ce ministère est large. Alors que Nicolas Hulot, "star" du gouvernement, peinait à remporter des arbitrages, son successeur aura du fil à retordre pour imposer ses vues.
Réduire le nucléaire
En premier lieu, le nouveau ministre devra batailler fin 2018 sur la nouvelle loi de programmation pluriannuelle de l'énergie pour les dix prochaines années. Cette feuille de route doit permettre de concrétiser les engagements de loi de transition énergétique de 2015. Nicolas Hulot avait déjà dû revoir ses ambitions à la baisse sur la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, passant théoriquement de 75 à 50% d'ici 2025.
Ce texte devait notamment, d'après les vœux de Nicolas Hulot, donner précisément les noms des réacteurs qui devront fermer autour de la fin de la prochaine décennie. Déjà mécontent, EDF devrait tenter de retarder la fermeture de ces installations nucléaires. Le ministre qui prendra donc la suite de Nicolas Hulot aura fort à faire, au sein d'un gouvernement dirigé, en la personne d'Édouard Philippe, par un ancien directeur d'Areva.
Énergies vertes
En parallèle, le nouveau ministre de la Transition écologique - le Premier ministre a confirmé que le périmètre du ministère devrait rester sensiblement le même - aura en charge le développement des énergies renouvelables. Réduction des délais administratifs pour la construction d'installations vertes, meilleur intéressement financier des communes pour l'équipement écologique, réduction des contentieux... des propositions sont déjà sur la table dans ce chantier.
Autre grand chapitre au menu du futur membre du gouvernement: la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction de l'empreinte écologique du pays. Leader politique sur ces thèmes, la France ne tient pas en revanche ses engagements matériels, par exemple sur les émissions de CO2. Le ministre aura notamment en charge de réviser la stratégie nationale bas carbone afin de cadrer avec les objectifs fixés par la COP21. Dans cette optique, Nicolas Hulot se battait avant sa démission pour mettre sur pieds un grand plan vélo au sein d'une loi sur les mobilités que le gouvernement doit présenter à la rentrée.
Agro-alimentaire et biodiversité
Avec le maroquin de ministre de la Transition écologique, l'entrant au gouvernement héritera également de dossiers suscitant une véritable guérilla avec le ministère de l'Agriculture et son tuteur, Stéphane Travert. Parmi les points chauds figurent notamment l'interdiction du glyphosate, la réduction de l’utilisation des pesticides ou encore la réforme de la politique agricole commune (PAC).
En juillet 2018, Nicolas Hulot avait présenté un plan pour enrayer la disparition accélérée de la biodiversité. Il incombera à son successeur de mettre en œuvre les 90 mesures présentées cet été.
Sommet politique
Sur la scène internationale, au devant de laquelle la France a placé son ambition en brandissant le slogan "Make our planet great again", un sommet crucial attend le nouveau locataire de l’hôtel de Roquelaure. En décembre prochain se tient en effet la 24e conférence annuelle de l'ONU sur les changements climatiques (COP24) devra concrétiser l'Accord de Paris adopté en décembre 2015.
Cette conférence a pour objectif de préciser le détail technique des réductions des gaz à effet de serre. Elle doit également permettre de lancer le "fonds vert" destiné à aider les pays en voie de développement à entrer dans la transition énergétique, et d'instaurer le suivi quinquennal de l'action des pays signataires.