L'embarras de Stéphane Travert sur l'absence de Nicolas Hulot

Stéphane Travert - ALAIN JOCARD / AFP
L'embarras est manifeste. Après que Nicolas Hulot a boudé jeudi la clôture des États généraux de l'alimentation, son collègue ministre de l'Agriculture, invité sur RTL ce vendredi, a eu toutes les peines du monde à botter en touche.
"Il n’est pas venu à la clôture. Je n’ai pas autre chose à vous dire que cela. Il n’est pas venu : très bien. Enfin, je pense que … certainement il avait d’autres choses à faire. Mais d’autres collègues étaient là pour participer avec nous, pour porter les enjeux", a ainsi déclaré Stéphane Travert, dont les relations avec le ministre de la Transition écologique et solidaire ne vont pas sans heurts.
Sauver la face
"Je n’avais pas de raison de douter du problème d’agenda qui s’est posé à mon collègue...", insiste le ministre. Stéphane Travert, qui évoquait déjà sur notre antenne des "différences d'analyse" entre Nicolas Hulot et lui mi-décembre, tente de sauver la face en minimisant l'importance de l'ancien présentateur au sein du dispositif des États généraux de l'alimentation. Il explique:
"Ce qui m’importe moi, c’est ce que nous avons fait avec les 400 personnes qui étaient là hier. Le Premier ministre est venu conclure ces états généraux, Agnès Buzin était là. Nous sommes depuis le début de ces états généraux, depuis 5 mois, en totale inter-ministérialité. Tout ce qui a été décidé s’est fait de manière collégiale."
"Le compte n'y est pas"
Pour sa part, Nicolas Hulot, même s'il assure être "100% en phase avec le Premier ministre" et réfute auprès de RMC toute volonté de démission, affiche par ailleurs son insatisfaction sur ce dossier. Ce vendredi dans Le Monde, l'écologiste juge les conclusions de ces États généraux "pas à la hauteur de la qualité du travail extraordinaire et des propositions qui ont été faites dans les ateliers". "Je ne vais donc pas aller faire le beau ou aller dire dans un micro que le compte n’y est pas", conclut Nicolas Hulot.
Après avoir envoyé le ministre face aux micros, l'Elysée a confié à BFMTV que "Nicolas Hulot est un ministre qui a porté des textes importants. Il est engagé, il a ses opinions mais il respecte la collégialité du gouvernement. (...) S’il reste, c’est qu’il se sent à l’aise."