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Covid-19: à l'Assemblée, la droite dénonce une "gestion de crise chaotique", Castex défend sa vision

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Ce mardi, lors de la séance de questions au gouvernement, Damien Abad, président du groupe Les Républicains, a tancé la "confusion" et l'"amateurisme" du gouvernement face au coronavirus. Jean Castex lui a répondu, tentant de mettre en évidence les lignes de force de sa politique sanitaire.

Damien Abad, député élu dans l'Ain et président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, s'est installé ce mardi dans l'Hémicycle nanti, en bandoulière, d'une litanie d'exemples dont chacun lui paraît une errance du gouvernement dans sa lutte contre la diffusion du coronavirus en France. Après sa prise de parole, le Premier ministre, Jean Castex, a cependant pu faire valoir ses arguments.

Damien Abad dénonce "la politique de la confusion permanente"

Dénonçant au cours de la traditionnelle séance de questions au gouvernement une "gestion de crise chaotique" et l'"amateurisme" de l'exécutif, Damien Abad s'est exclamé: "Votre 'en même temps', c’est la politique de la confusion permanente!" Il a de surcroît ferraillé contre l'approche adoptée par le gouvernement pour contrecarrer la maladie, qu'il a dépeinte comme "une logique technocratique et déconnectée des réalités des Français". Il a illustré son propos de situations contrastées, voire absurdes selon l'opposition.

"Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous m’expliquer pourquoi les Français ne peuvent se réunir à plus de 30 dans les salles des fêtes publiques mais peuvent faire ce qu’ils veulent dans les salles privées? Pouvez-vous m’expliquer comment vous pouvez inciter les Français à télécharger l’application StopCovid sans le faire vous-même? Pouvez-vous m’expliquer pourquoi les Français n’ont pas accès aux salles de sport tandis que vous autorisez en même temps les piscines parisiennes à rester ouvertes? Le Covid serait-il inoffensif dans l’eau?"

"Après le fiasco des masques en mars, c’est la Bérézina des tests en septembre", a encore reproché Damien Abad, qui a affirmé: "Les Français n’y comprennent plus rien tant vos décisions sont contradictoires, incohérentes et profondément injustes!"

Jean Castex fait valoir une "stratégie cohérente"

Jean Castex n'a visiblement pas encore eu le temps de contracter l'habitude de ces joutes parlementaires. Prenant le micro avant de le lâcher aussitôt pour laisser sa majorité l'applaudir, Jean Castex a finalement élevé la voix, assurant d'abord: "Le gouvernement ne reste pas sans agir et il le fait sur la base d’une stratégie cohérente." Il a voulu contrer les exemples de son interlocuteur par le constat du fonctionnement de la plus grande part de la société civile et de l'Education nationale:

"Au moment où je vous parle, à l’heure où des débats légitimes portent sur les bars, les restaurants, les salles des fêtes ou les salles de sports, monsieur Abad, les commerces, les entreprises fonctionnent normalement pour l’essentiel, même si nous encourageons fortement le télétravail. Notre système éducatif accueille la quasi-totalité des élèves en toute sécurité."

Quatre piliers

Puis, il a soutenu le bien-fondé de la "stratégie reposant sur quatre piliers" imposé par le sommet de l'Etat, commençant bientôt à détailler ceux-ci: "Le premier pilier, c'est le respect des gestes-barrières et le port du masque le plus possible – et nous avons pris dès le début de l’été des mesures pour en généraliser la distribution". Il a enchaîné avec son deuxième axe: "Le triptyque tester-alerter-protéger – sur ce point nous avons fait le choix d’une politique de dépistage massive, la deuxième en Europe, avec désormais plus d’un million 300.000 tests réalisés par semaine (…)".

"Le troisième pilier concerne toutes les actions à destination des personnels les plus vulnérables au virus, à commencer par les personnes âgées", a poursuivi le chef du gouvernement, qui a achevé en définissant le quatrième et dernier "pilier" de son action, en l'occurrence l'éventualité d'une mise en place locale de "mesures restrictives". "C’est pourquoi nous avons décidé la semaine dernière de prendre des responsabilités supplémentaires", a-t-il précisé, faisant allusion à la fermeture des bars et restaurants à Aix-en-Provence et Marseille pour 15 jours, et à leur clôture anticipée à 22h dans une dizaine de grandes villes du pays.

"Ceux qui me reprochent de prendre des mesures trop fortes pourraient être ceux qui demain me reprocheront de ne en avoir fait assez. Ces mesures, je l’espère, produiront leurs effets et nous vaincrons ensemble cette crise sanitaire", a conclu Jean Castex.
Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV