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Politique

Corse dans la Constitution: le projet du gouvernement "très en deçà" des attentes des élus nationalistes

Jean-Guy Talamoni (droite) et Gilles Simeoni (gauche), à Paris

Jean-Guy Talamoni (droite) et Gilles Simeoni (gauche), à Paris - JACQUES DEMARTHON / AFP

Le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni a regretté un projet d'inscription de la Corse dans la Constitution "très en deça" de ses attentes. Il a assuré que cet article ne mentionnait en aucun cas la notion d'autonomie pour l'île.

Le projet d'inscription de la Corse dans la Constitution présenté par le gouvernement est "très en deçà des attentes", a déclaré ce lundi le président de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, après une réunion avec la ministre Jacqueline Gourault.

 "On est très en deçà des attentes, très en deçà de ce qui a été validé par le vote la semaine dernière par l'Assemblée de Corse, très en deçà du moment politique", a affirmé Gilles Simeoni.

Pas de notion d'autonomie

Selon le leader autonomiste, le gouvernement prévoit dans sa réforme constitutionnelle l'introduction d'un article "72-5" spécifiquement dédié à la Corse, où serait notamment reconnue son insularité. "Cet article ne mentionnerait pas la notion d'autonomie et n'organise absolument pas un statut d'autonomie", a indiqué le président de l'exécutif corse.

"On est uniquement dans une capacité d'adaptation qui serait reconnue à la Corse dans certains cas et dans des conditions extrêmement restrictives. Tantôt cette adaptation serait mise en oeuvre par le législateur, soit elle serait mise en oeuvre par la Corse mais après une autorisation par le Parlement", a ajouté Gilles Simeoni.

Unique "mention" de la Corse

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion de près de trois heures, place Beauvau, avec le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et Jacqueline Gourault, "Madame Corse" du gouvernement.

Celle-ci avait affirmé dimanche que le mot "autonomie" ne serait pas écrit dans l'article qui doit inscrire la Corse dans la Constitution, promesse d'Emmanuel Macron. La "mention" de la Corse dans la Constitution est l'une des rares revendications des dirigeants nationalistes que le président de la République, dans un discours ferme, avait acceptées le 7 février à Bastia.

Le Premier ministre Edouard Philippe doit remettre ce lundi à Emmanuel Macron ses conclusions sur le projet de réforme des institutions.

M. F. avec AFP