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Politique

Corse: Simeoni et Talamoni reçus par Philippe lundi pour la future réforme de la Constitution

Jean-Guy Talamoni (droite) et Gilles Simeoni (gauche), à Paris le 22 janvier 2018

Jean-Guy Talamoni (droite) et Gilles Simeoni (gauche), à Paris le 22 janvier 2018 - - JACQUES DEMARTHON / AFP

Les élus nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni seront reçus lundi par Edouard Philippe à Matignon. Le Premier ministre leur présentera les arbitrages du gouvernement quant à la question de la Corse dans la Constitution.

Édouard Philippe recevra lundi soir à Matignon le tandem de l'exécutif local corse, les élus nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, pour leur présenter le volet sur la Corse de la future réforme de la Constitution, a-t-on appris auprès de Matignon.

Les deux hommes doivent être reçus lundi à 18h30 pour que le Premier ministre, qui a entamé mardi une présentation aux responsables parlementaires des grandes lignes du projet, leur présente les arbitrages de l'exécutif.

Un article consacré à la Corse

Lors de sa visite sur l'île le 7 février, Emmanuel Macron s'était déclaré "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", répondant à l'une des principales revendications des nationalistes. Mais la rédaction exacte et les détails restent à arbitrer.

Le principe de l'inscription d'un article spécifique consacré à la Corse dans la Constitution est acté: c'est ce qu'a annoncé mardi la ministre Jacqueline Gourault à l'issue d'une rencontre avec Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni à Ajaccio.

Ces derniers demandent une "habilitation générale et permanente" afin d'intervenir par les voies législatives ou réglementaires dans des domaines stratégiques comme le foncier, la fiscalité, la langue et le développement économique, sans demander l'avis du gouvernement: ce volet, qui s'annonce plus délicat, reste toutefois à négocier.

Gérard Larcher opposé

Car l'inscription de la Corse dans la Constitution est un des sujets de friction entre l'exécutif et le président du Sénat Gérard Larcher, homme clé de la réforme en raison de l'appui nécessaire des 3/5e du Sénat à majorité de droite pour permettre une révision par la voie parlementaire.

"Le Sénat est extrêmement attaché à la non-fragmentation de la République. La Constitution n'est pas une auberge espagnole", a encore averti Gérard Larcher dans Le Figaro, lundi, à propos de la Corse.

Selon des sources gouvernementales confirmant une information du JDD, le projet de l'exécutif est de modifier l'article 72 de la Constitution portant sur les collectivités territoriales pour inscrire le volet corse. Les élus nationalistes, qui ont largement remporté les élections en décembre, réclament pour leur part un statut d'autonomie régi par l'article 74, dévolu aux collectivités d'outre-mer.

M. F. avec AFP