Coronavirus: un collectif de soignants saisit la Cour de justice de la République contre Buzyn et Philippe

Photo d'illustration - Anne Chaon / AFP
Les mots d'Agnès Buzyn n'en finissent pas de provoquer des remous. En déclarant au Monde, dans un article paru mardi, qu'il aurait fallu "tout arrêter" autour des municipales à cause du coronavirus et en soutenant avoir alerté le chef de l'Etat et le Premier ministre dès janvier quant à la dangerosité du Covid-19, l'ex-ministre de la Santé a provoqué une déflagration.
Plainte pénale
Une déflagration dans son propre camp et celui de l'opposition, mais aussi parmi les soignants, qui fustigent leur ancienne ministre de tutelle qui a quitté mi-février son portefeuille pour être candidate à la mairie de Paris. Ce jeudi, c'est un collectif de professionnels de santé dénommé C19 qui annonce, par le biais d'un communiqué rédigé par son cabinet d'avocats, la saisine de la Cour de justice de la République d'une plainte pénale à l'encontre d'Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, et Edouard Philippe, Premier ministre.
Cette instance, juridiction française d'exception, est compétente pour juger les crimes ou délits commis par des membres d'un gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
"Négligence coupable"
"Dans un communiqué, le collectif évoque le point presse du 18 mars du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Il "a appelé les particuliers qui avaient des masques à les remettre aux professionnels de santé", écrivent les soignants, qui voient ceci comme un "aveu d'impuissance (...) à mettre en relation avec les révélations d'Agnès Buzyn selon lesquelles le gouvernement était informé depuis le mois de janvier du 'tsunami' qui allait s'abattre sur la France".
"Il est donc clair que c’est par négligence coupable que le Premier ministre, mais aussi l’ancienne ministre de la Santé, n’ont pas anticipé une crise dont ils savaient manifestement la gravité, et qu’ils ne pouvaient, en tout état de cause ignorer", poursuit le communiqué.