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Politique

Copé/ Fillon : la guerre est déclarée

Les Coulisses de la politique, de Christophe Jakubyszyn, sur RMC du lundi au vendredi à 7h20

Les Coulisses de la politique, de Christophe Jakubyszyn, sur RMC du lundi au vendredi à 7h20 - -

Un hippodrome à Marcq-en-Baroeul près de Lille, pour un combat de catch ! C’est celui que se sont livrés hier François Fillon et Jean-François Copé, les deux rivaux pour la présidence de l’UMP.

A la journée parlementaire de l’UMP, la tension est montée de trois crans hier. Jeudi, que Jean-François Copé avait réussi un coup de maître : celui de se remettre en selle dans la compétition interne de l’UMP avec sa formule choc sur le « racisme anti-blanc ». Une formule qui résume un programme : celui d’une droite décomplexée, qui n’hésite pas à brosser ses électeurs dans le sens du poil.
Rien de tel pour mettre mal à l’aise François Fillon qui n’aime pas mettre les points sur les i, qui préfère un discours modéré et responsable. Un François Fillon qui pensait décrocher la présidence du parti dans un fauteuil et qui doit faire face à un Jean-François Copé bien décidé à convaincre l’électeur UMP que François Fillon c’est de l’eau tiède.

Comment s'est déroulé ce « combat de catch » ?

Ça commence déjà dans les vestiaires par une déstabilisation psychologique de l’adversaire. Les partisans de Copé expliquent que « des milliers de parrainages de Fillon ont été invalidés. C’est effrayant ce qu’il a pipoté ! »
Les partisans de Fillon sortent la parade : « Déjà 170 députés et sénateurs et députés européens ont choisi Fillon ». Réplique des copéistes : « 80% des députés ont choisi Copé ».

Ensuite les 2 protagonistes montent sur le ring…

Là, ça commence par une poignée de main pour le déjeuner… Sourires forcés de rigueur…
Et le match commence…Avec les partisans des deux camps qui crient « Copé président » et « Fillon président ». A la tribune le ton est monté. Jean-François Copé attaque comme prévu la mollesse de Fillon : « Jamais je ne vous appellerai à voter socialiste ». C’est une pique à Fillon qui avait confié qu’en cas de duel entre le Fn et le PS, l’objectif était de faire battre le FN.
Copé qui glisse encore dans son discours : « Etre un homme d’Etat, ce n’est pas donné à tout le monde ». Dans la salle, Fillon lève les yeux au ciel.

François Fillon a-t-il répliqué ?

Oui, à la Fillon. Pas de petites phrases, pas de petites piques à la tribune, mais une déclaration sur un site Internet assez confidentiel Slate.fr, pour dire que « ce n’est pas en copiant les extrémistes que nous convaincrons nos électeurs et ceux du Front national ».
Et une fois le match fini, ça continue dans la salle. Fillon se fait traiter d’Hollande de droite par les partisans de Copé, comprenez le candidat mou. Et en face, les partisans de l’ancien premier ministre répliquent : « Copé ne serait-il pas un Mélenchon de droite ? », autrement dit un affreux extrémiste, irresponsable.

Mais tout le monde va se réconcilier ?

Mais non et c’est ça qui est bien maintenant avec les primaires. Le chef de l’UMP ne sera pas forcément le candidat de la droite. Copé-Fillon, la bataille ne fait que commencer, comme le prédit l’ancien ministre Benoist Apparu : « Celui qui perd, qui fait 45% il va renfourcher tout de suite son cheval pour concourir la primaire. Résultat des courses c’est pas deux mois de guéguerre qu’on aura, c’est 4 ans ».
Et tout ça c’est sans compter l’éventuel retour de Nicolas Sarkozy !

Pour écouter les Coulisses de la Politique de Christophe Jakubyszyn du vendredi 28 septembre, cliquez ici.

Christophe Jakubyszyn