Carburants: Bergé prévient que d'autres réquisitions "pourraient avoir lieu" si "les blocages ne sont pas levés"

Aurore Bergé l'a reconnu sur BFMTV-RMC ce vendredi: des réquisitions supplémentaires "pourraient avoir lieu", si "les blocages ne sont pas levés", dans les raffineries en France, alors que des salariés de TotalEnergies et EssoExxonMobil sont en grève depuis plusieurs semaines pour réclamer une hausse des salaires. "A un moment, les grèves doivent pouvoir être terminées, d'autant plus quand on obtient satisfaction", a jugé la cheffe de file des députés Renaissance à l'Assemblée nationale.
"Aujourd'hui, qui est pénalisé dans le pays? Est-ce que ce sont d’abord les salariés de Total?", a-t-elle feint de s'interroger pour mieux souligner les "blocages qui pénalisent les Français qui travaillent"
Plusieurs réquisitions ont déjà été mises en place dans les raffineries de Gravenchon et Dunkerque cette semaine, après l'annonce en ce sens d'Elisabeth Borne, mardi à l'Assemblée nationale.
"J'attends de voir comment les salariés vont faire leur choix"
Si des accords ont été trouvés dans les deux groupes avec certains syndicats comme la CDFT - il s'agit, par ailleurs, d'un accord majoritaire dans le cas d'EssoExxonMobil - la CGT a choisi néanmoins de reconduire la grève sur l'ensemble des sites TotalEnergies jeudi soir. Le syndicat, contrairement à la CFDT, n'accepte pas le compromis trouvé avec la direction de l'entreprise, autour d'une revalorisation salariale de 7% assortie d'une prime variant entre 3000 et 6000 euros.
"J'attends de voir comment les salariés vont faire leur choix. Ce n'est pas parce que vous avez un mot d'ordre que les salariés vont suivre", a répliqué Aurore Bergé.
Laquelle refuse de pointer quelconque responsabilité du gouvernement dans la situation actuelle alors que les oppositions ont régulièrement fustigé le défaut d'anticipation du gouvernement. Avec des propos qui reviennent souvent aux oreilles de l'exécutif: ceux d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui avait reconnu sur BFMTV le 5 octobre dernier des "tensions" mais "pas de pénuries".
Aurore Bergé a défendu l'ancien ministre de la Santé, prétextant que si l'on dit d'emblée qu'il y a une pénurie, le premier réflexe "est de se prémunir, de manière préventive", ce qui est "humain". Tout en estimant que le gouvernement n'a pas donné le "sentiment d'être en décalage".