Biodiversité, espaces protégés... Macron choisit le Mont-Blanc pour réinvestir le thème de l'écologie

Pour réinvestir les thèmes liés à l'écologie et à la protection de l'environnement, Emmanuel Macron a choisi de se rendre en Haute-Savoie ce mercredi. La journée s'ouvrira par un conseil de défense écologique à l'Élysée, le quatrième, avec à l'ordre du jour deux thématiques: la protection des espaces protégés et le service public éco-responsable, qui vise à rendre les bâtiments publics plus exemplaires en matière d'écologie.
Emmanuel Macron se rendra ensuite au Mont-Blanc, haut lieu de l'alpinisme français qui culmine à 4.809 mètres, menacé par le réchauffement climatique. Il dînera à plus de 1900 mètres d'altitude au refuge du Montenvers, avec une vue sur la Mer de Glace, le plus grand glacier français, en compagnie d'experts du climat et de la biodiversité.
Le chef de l'État a accordé une interview au Dauphiné Libéré et aux quotidiens du groupe EBRA, à paraître ce mercredi. Interview dans laquelle il défend son action en faveur de la protection de l'environnement.
Les incivilités au Mont-Blanc en ligne de mire
Jeudi matin, Emmanuel Macron se rendra sur la Mer de Glace puis à Chamonix, où il prononcera un discours, et à Saint-Gervais-les-Bains. Le maire de cette dernière commune, Jean-Marc Peillex, avait interpellé Emmanuel Macron il y a quelques mois dans une lettre ouverte au sujet de la multiplication des incivilités sur le point culminant français. "Le Mont-Blanc attire les défis crétins", confirme une ministre auprès de BFMTV. L'édile, candidat à un quatrième mandat, avait été reçu en novembre par la secrétaire d'État Emmanuelle Wargon.
Ces derniers étés, rappelle l'AFP, plusieurs incongruités ont marqué les ascensions du Mont-Blanc: l'atterrissage d'un avion de tourisme non loin du sommet pour que deux alpinistes suisses n'aient plus qu'à gravir les derniers mètres, un Britannique qui avait monté un rameur mais pas réussi à le redescendre, des Lettons qui avaient tenté de monter un mât de dix mètres pour y faire flotter leur drapeau... Des cas, médiatisés grâce aux réseaux sociaux, qui ne concernent qu'une poignée des quelque 20.000 personnes tentant l'ascension.
Au cours de ce déplacement en Haute-Savoie, le chef de l'État devrait préciser sa vision sur la préservation de la biodiversité en évoquant des sujets comme la pollution plastique des océans, l'étalement urbain et les pratiques agricoles. Il devrait annoncer des mesures recouvrant deux thématiques: l'une concernant la sécurité, et l'autre ayant trait à l'environnement.
"Il faut faire passer le message qu'il y a des comportements à respecter", indique à BFMTV un membre de la majorité qui a travaillé sur le dossier.
Limiter la fréquentation du site
Selon nos informations, un arrêté de protection des habitats naturels va être pris pour la première fois. Le but est de mieux gérer la fréquentation du Mont-Blanc. Cet arrêté permettra de mettre des contraventions pour punir certains comportements et de limiter la fréquentation trop importante du site. Ces annonces seront effectives d'ici la fin de l'année 2020.
Le président de la République veut faire du massif du site naturel un laboratoire, afin de porter un discours plus global sur l'adaptation au changement climatique.
Le chef de l'État devrait annoncer le renforcement de la police existante sur les lieux, l'Office français de la biodiversité, afin de mieux contrôler l'accès vers le sommet. Quelques dizaines d'agents supplémentaires devraient y être affectés parmi les techniciens et spécialistes de l'environnement déjà en poste.
Certaines activités vont également être interdites au sommet, comme les allers-retours des petits avions, la présence d'animaux domestiques, les randonneurs qui ne sont pas équipés pour l'alpinisme ou encore la présence d'enfants en bas âge.
"Nous devons donc réguler, mettre des interdits et utiliser nos pouvoirs de police environnementale pour former et réprimer si nécessaire. Il faut expliquer aux gens que tout n’est pas possible partout et tout le temps, qu’il y a un usage à apprendre de la nature. Et il faudra sanctionner ceux qui dévient par rapport à cet usage", indique Emmanuel Macron dans son interview au Dauphiné Libéré et aux quotidiens du groupe EBRA.