Besancenot : « La légitimité dans la rue... Le bordel à droite »

Olivier Besancenot, le porte-parole du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), invité de Bourdin Direct ce mardi sur RMC. - -
Le porte parole du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot, invité de Bourdin Direct sur RMC et BFM TV ce mardi, s'est longuement exprimé sur la mobilisation contre la réforme des retraites. Il espère encore faire plier le gouvernement sur la réforme, en raison, selon lui, de la radicalisation du mouvement de contestation.
« Du côté de la droite, ça va craquer »
« Des gouvernants qui disent non, j’en ai connu pas mal. J’ai connu Juppé en 1995 qui était droit dans ses bottes et qui ne voulait pas lâcher sur la réforme de la Sécurité sociale. On l’a bloqué. Villepin était droit dans ses bottes en 2006 sur le Contrat Première Embauche. Une loi n’est effective que quand elle rentre au Journal Officiel. Je le rappelle parce que le gouvernement communique beaucoup en nous disant que cette loi n’en finit pas d’être votée depuis le début du mois de septembre. En réalité, elle ne l’est toujours pas. Quand bien même elle rentrerait dans le Journal Officiel, l’histoire sociale de notre pays est là pour rappeler que ce que le Parlement, le Sénat peuvent voter, la rue peut le défaire… C’est du côté de la droite que ça va craquer, qu’il va commencer à y avoir des doutes. Elle a des dissensions politiques depuis plusieurs mois. Pour gagner, il faut une mobilisation du bas de la société et des dissensions au sommet de l’Etat. C’est ce qui avait été réuni au moment du CPE et c’est ça, potentiellement, qu’on peut réunir de nouveau » déclare Olivier Besancenot, confiant.
« La rue peut avoir plus de pouvoir que les gouvernements »
Et le porte-parole du NPA d’ajouter : « On a un gouvernement qui, même pour les plus modérés, ne lâche rien. Le gouvernement prend la responsabilité du blocage, prend la responsabilité de transformer la crise sociale en crise politique, voire en crise politique majeure, voire en crise de régime… Moi, je me revendique de cette tradition politique qui fait que la rue la rue a du pouvoir… La rue peut avoir plus de pouvoir que les gouvernements… La légitimité, je crois oui, qu’elle est dans le camp de la contestation ».
« A chaque mobilisation, il faut essayer de faire peur »
Le porte-parole du NPA considère par ailleurs que les violents incidents liés aux manifestations lycéennes sont suscités par le gouvernement : « Pour moi, ils sont voulus… Le gouvernement sait ce qu’il fait, il a du flair. Mettre des gardes mobiles devant des lycées de banlieue… Pour moi c’est une vraie provocation. Mais c’est vieux comme le monde. A chaque fois qu’il y a des mobilisations, il faut essayer de faire peur. Pas simplement aux lycéens qui veulent structurer leur mouvement démocratiquement pour être de plus en plus nombreux, faire peur aussi aux parents d’élèves. Mais je pense que ça ne prendra pas. Je pense que tout ça va être noyé dans ce mouvement de fond… » Il ajoute : « Je demande au gouvernement d’arrêter de susciter la violence devant les lycées ».
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