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Batho: "Je ne fais pas de chasse à l'homme mais à des comportements inacceptables"

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Tandis que le monde politique est secoué par les accusations de harcèlements et d'agressions sexuelles contre l'ancien vice-président de l'Assemblée nationale, Delphine Batho est partie en croisade contre le sexisme.

"Je ne fais pas la chasse à l'homme, mais à des comportements qui sont inacceptables", a affirmé la députée des Deux-Sèvres, après avoir sommé le ministre Michel Sapin à s'expliquer en place publique sur un geste déplacé qu'il aurait eu envers une journaliste.

"Il a reconnu les faits après les avoir longuement démentis. Ce n'était pas un geste anodin, c'est un geste sexiste de faire une remarque à une femme sur sa tenue et de poser sa main sur le bas de son dos. Ce n'est pas parce qu'on est ministre qu'on ne doit pas reconnaître des faits qui sont aussi choquants", a-t-elle clamé.

Baupin, "la partie émergée de l'iceberg"

Cette demande de l'ancienne ministre de l'Ecologie intervient alors que le monde politique est ébranlé par les accusations de harcèlements et d'agressions sexuelles contre l'ancien vice-président de l'Assemblée nationale.

"Le problème, c'est que l'affaire Baupin n'est que la partie émergée de l'iceberg. Si un député s'est permis du harcèlement voire des agressions sexuelles c'est parce qu'il y a une ambiance générale dans laquelle les comportements de domination sur les femmes sont largement répandus", a-t-elle assuré.

Pour Delphine Batho, celui qui a démissionné de son poste de vice-président de l'Assemblée doit aussi quitter sa fonction de député. "Est-ce que harceler une femme est moins grave que d'avoir un problème fiscal?",s'est-elle interrogée en référence à Thomas Thévenoud coupable de "phobie administrative".

"Faire le ménage et lever l'omerta"

Selon la députée socialiste, il faut à présent "faire le ménage et lever l'omerta" pour qu'aucune femme ne se sente en insécurité dans son travail et dans ce cas-là, "il n'y a pas de solidarité de parti qui tienne face à des agissements de ce genre".

C'est d'ailleurs sur ce point qu'elle a vertement critiqué EELV, une formation politique qui se revendique féministe, paritaire et qui aurait été au fait des actes commis par Denis Baupin.

"C'est honteux la façon dont ce parti qui prétendait changer la politique a couvert cette situation tant qu'il en était membre et une fois qu'il est parti s'en est désolidarisé", s'est-elle indignée.

Marie-Caroline Meijer