Aubry étrille la politique de Macron

Ce lundi, Emmanuel Macron s'est déplacé à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, avant de mettre le cap au nord, à Lille d'abord, puis à Roubaix. Objectif: évoquer sa politique de la ville. Chemin faisant, il doit mettre sur la table des mesures destinées à améliorer le sort des quartiers populaires, comme il l'a fait à Clichy-sous-Bois, et doit le faire à nouveau mardi. A la préfecture de Lille, il a rencontré dans la soirée des élus, dont le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et la maire socialiste de Lille, Martine Aubry.
"C'est une politique souvent brutale"
A la sortie de cet entretien, celle-ci a lâché: "Ce n’était pas des retrouvailles, le président de la République a décidé de rencontrer un certain nombre d’élus et donc je crois qu’on a eu un langage, je dirais de ‘vérité’." La maire a développé: "Je suis totalement sceptique car je pense réellement que ce n’est pas une politique qui va mener vers la croissance et vers l’emploi. C’est une politique souvent brutale, par exemple les mesures sur le logement social."
Continuant sur sa lancée, elle a appuyé: "On n’a pas eu le temps de parler de l’ISF mais quand on enlève autant au logement social pour baisser de quatre milliards l’ISF, on peut se demander où est l’intérêt économique, où est la modernité si ce n’est le clientélisme dont il nous parle lorsqu’il nous parle des élus locaux."
Aubry depuis longtemps hostile à Macron
C'est un nouvel épisode de la longue histoire des attaques de Martine Aubry dirigées contre Emmanuel Macron. Au début du mois de septembre, elle avait déjà jugé que le nouveau chef de l'Etat ne faisait pas la démonstration de son inventivité, l'accusant de "reprendre les recettes des années 80 du Medef". A la fin de ce même mois, livrant son mot sur la politique économique et sociale du quinquennat débutant, elle avait posé: "C'est une politique pour les riches (...) C'est pour le CAC 40, ce n'est pas une politique pour la France".
"Avoir un Parlement à sa botte, ce n'est pas la démocratie. Un Parlement est là pour contrebalancer l'exécutif", sinon "on est dans l'autoritarisme", avait-elle tancé avant même les législatives reprochant alors à Emmanuel Macron de "mal connaître les Français".
Ces déclarations incendiaires, dont la liste est loin d'être exhaustive, ont un fameux précédent. En septembre 2015, excédée par une sortie d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, elle avait asséné lors d'une conférence de presse un tonitruant: "Macron, comment vous dire? Ras-le-bol!"