Attentat de Nice: Estrosi se plaint d'avoir été "traité comme un subalterne" par Hollande et Valls

Christian Estrosi n'a pas eu assez d'attention le soir du 14 juillet. - Valery Hache - AFP
C'est "sa" ville qui a été attaquée. C'est en ces termes que Christian Estrosi décrit la soirée du 14 juillet, au cours de laquelle un forcené a foncé dans la foule au volant d'un camion, tuant 84 personnes et blessants des dizaines d'autres promeneurs. Dans un entretien accordé au magazine Paris Match, l'ancien maire de Nice se plaint du manque d'attention que lui a accordé le chef de l'Etat ce soir-là.
"Traité comme un subalterne"
Christian Estrosi, qui est président de la région PACA mais aussi 1er adjoint au maire de Nice, Philippe Pradal, a visiblement mal vécu de recevoir aussi peu d'attention de la part de François Hollande.
"J'ai été traité comme un subalterne. Un moins que rien. J'étais devenu transparent alors que tout se passait dans ma ville et concernait les Niçois. J'ai pris congé du chef de l'Etat. Personne ne m'a retenu" raconte l'élu.
Pourtant, quelques lignes plus tôt dans l'entretien, Christian Estrosi explique que François Hollande l'a tenu personnellement informé des développements de l'enquête, et l'a prévenu en premier du déplacement de Bernard Cazeneuve sur place.
"Bonjour Christian, c'est François. Je dois te dire, (...) il semblerait qu'il s'agisse d'un attentat terroriste. C'est confidentiel. Tu ne peux en faire état. Je vais venir sur place avec Valls. En attendant, je t'envoie Cazeneuve" lui aurait dit le président de la République.
Vives critiques contre le gouvernement
Malgré sa colère, Christian Estrosi n'oublie pas de s'attaquer à son adversaire favori: le gouvernement. Selon l'ancien maire de Nice, l'attentat du 14 juillet aurai pu être évité.
"On ne peut pas se contenter d'invoquer systématiquement l'unité nationale. Nous sommes en guerre. On nous le dit tous les jours. Mais menons-la, cette guerre !" tempête le président de région.
Pourtant responsable de la sécurité et des transports, comme l'indique le site de la municipalité de Nice, Christian Estrosi n'hésite pas à mettre en cause directement la responsabilité de Bernard Cazeneuve dans l'attentat.
"Comment se fait-il qu'un camion de cette taille ait pu pénétrer comme ça dans une zone piétonne, malgré l'état d'urgence et un plan Vigipirate avancé? Toutes ces questions exigent des réponses précises!"
Des réponses que Bernard Cazeneuve s'est pour le moment refusé à donner. Le ministre de l'Intérieur a opéré un vif recadrage à l'égard de Christian Estrosi, mais aussi de tous les élus de droite, accusés de récupérer l'attentat à des fins politiciennes.