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"Arrêter le bain de sang": Écologistes, PS et PCF appellent Emmanuel Macron à aller "au bout de la démarche" de la reconnaissance de la Palestine

Olivier Faure, Fabien Roussel et Marine Tondelier assistent à une conférence de presse pour la reconnaissance de l'État palestinien comme nation souveraine, à Paris, le 17 juin 2025.

Olivier Faure, Fabien Roussel et Marine Tondelier assistent à une conférence de presse pour la reconnaissance de l'État palestinien comme nation souveraine, à Paris, le 17 juin 2025. - JULIEN DE ROSA / AFP

Dans une lettre rendue publique, Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) demandent à Emmanuel Macron "d'agir dès à présent" pour l'État palestinien et appellent notamment à la "protection juridique" internationale du territoire.

"Nous vous demandons d'agir". En réaction à l'annonce d'Emmanuel Macron sur la reconnaissance de l'État de Palestine par la France, les chefs des partis socialiste, écologiste et communiste ont publié une lettre ce lundi 28 juillet au président français pour "aller jusqu'au bout de la démarche" de cette décision.

"Nous vous appelons (...) à aller jusqu'au bout de la démarche que vous avez annoncée. C'est ce qu'attendent nos compatriotes, toujours plus nombreux à vouloir que s'arrête le bain de sang au Proche-Orient", écrivent Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF), dans une lettre que BFMTV a pu consulter.

Les trois figures de la gauche pointent notamment les conditions de vie des Gazaouis, "menacés d’une mort certaine par une famine cyniquement organisée" et que l'on "cherche à expulser des territoires où il vit".

"Une action concrète et immédiate"

Dans un contexte de famine intense qui ravage l'enclave palestinienne, les trois responsables appellent le chef de l'État à mener "une action concrète et immédiate face à la politique délibérée du gouvernement de Benjamin Netanyahu" qui veut "rendre impossible la solution à deux États".

Après les paroles d'Emmanuel Macron, les trois chefs demandent désormais à "agir dès à présent pour l'État de Palestine", en permettant notamment une capacité et une "protection juridique" internationales du territoire.

"Une aide humanité massive" a notamment été demandée au sein de cette lettre pour "la population gazaouie martyrisée". Concernant les actions du Tsahal à Gaza, les élus appellent aussi à ne pas "laisser les mains libres à l’actuel gouvernement israélien", en suspendant l'accord d'association entre l'Union Européenne et l'État d'Israël.

"L'urgence est aussi à la libération des otages israéliens encore détenus à Gaza", écrivent également les auteurs de cette lettre.

"L'inaction politique n'a que trop duré"

Dans une démarche similaire, cinq syndicats (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires, FSU) ont "salué", dans une lettre ouverte adressée lundi, la décision du président français de reconnaître l'Etat de Palestine, et l'ont appelé à aller au-delà des "discours incantatoires".

Annoncée pour septembre, cette reconnaissance devrait intervenir "sans délai, alors que la Palestine disparaît sous nos yeux", écrivent en préambule les leaders syndicaux, parmi lesquels Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT).

"L'inaction politique n'a que trop duré. Il faut imposer un cessez-le feu immédiat, le retour à une aide humanitaire exercée par des professionnels", estiment les signataires. "Agissez avant qu'il ne soit trop tard", concluent-ils.

Après l'annonce jeudi du président français qu'il reconnaîtra l'État palestinien formellement en septembre, une conférence internationale se déroule lundi et mardi à l'ONU. Coprésidée par Paris et Ryad, elle vise notamment à convaincre les grandes puissances de rejoindre la position de la France.

Ilyana Hamiti avec AFP