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Parti communiste français

"Tours de table prématurés": Fabien Roussel appelle la gauche à "préparer les municipales" avant la présidentielle

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel le 20 février 2025

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel le 20 février 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Regrettant des "tours de table prématurés", Fabien Roussel indique qu'il ne se rendra pas au rassemblement organisé ce mercredi par Lucie Castets pour discuter d'une candidature commune de la gauche en vue de 2027. "Avant la présidentielle, il faut préparer les municipales", exhorte le secrétaire national du PCF.

Ce sera sans lui. Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, annonce dans une interview au Parisien mise en ligne ce lundi 30 juin qu'il ne se rendra pas au rassemblement organisé par Lucie Castets, ancienne candidate de la gauche pour Matignon, dans le but de discuter d'une candidature commune pour l'élection présidentielle de 2027.

"Je ne préfère pas m'associer à des tours de table qui sont, selon moi, prématurés", se justifie l'ex-député du Nord, battu aux dernières élections législatives, affirmant qu'"avant la présidentielle, il faut préparer les municipales".

"Si la gauche engrange de belles victoires en 2026, ce sera le meilleur tremplin pour 2027. Mais je suis extrêmement inquiet car elle part divisée dans de nombreuses villes et certains de nos partenaires portent une lourde responsabilité", souligne-t-il.

Dans son viseur? Non seulement les insoumis - les échanges de critiques avec ces derniers sont réguliers et mutuels - mais surtout les écologistes.

"Beaucoup d'hypocrisie et un double jeu"

"Dans beaucoup de communes, LFI a décidé de conduire des listes: c'est assumé, je le regrette mais ça ne m'étonne pas d'eux. Ce que je ne comprends pas, c'est quand d'autres formations appuient de fait cette division et font le choix de s'allier avec LFI pour se présenter contre des maires sortants de gauche qui ont un bon bilan. Ce n'est pas correct", tacle ainsi le maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord).

Sans mentionner précisément certaines municipalités, Fabien Roussel fait référence au fait que des écologistes pourraient travailler aussi bien avec des listes insoumises que des listes socialistes ou communistes lors des élections municipales.

S'il ne la nomme pas, le patron des communistes vise Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes et partisane d'une union de la gauche pour l'élection présidentielle, déclarant:

"Chacun se reconnaîtra. Mais je vois beaucoup d'hypocrisie et un double jeu chez certains qui se posent en champions du rassemblement de la gauche lorsque l'on parle de 2027 et en rois ou reines de la division aux élections locales."

Alors que Marine Tondelier, comme le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sont ouverts au principe d'une primaire - tous deux seront au rassemblement organisé ce mercredi - Fabien Roussel s'y oppose.

Selon lui, ce mode de désignation "sacrifie souvent le projet et les idées au bénéfice d'une personne." "Il faut d'abord travailler sur le fond. C'est la condition de la victoire de la gauche en 2027", plaide-t-il.

"Une histoire de fierté communiste"

Cette prise de position de Fabien Roussel constitue un obstacle de plus à une candidature commune de la gauche. Celle-ci est défendue par Olivier Faure, Marine Tondelier ou certains anciens membres historiques de LFI comme Clémentine Autain ou Alexis Corbière, même si ces derniers ne sont pas exactement en accord sur le périmètre choisi, le socialiste excluant les insoumis de l'équation.

Interrogée par l'AFP, Marine Tondelier se veut optimiste.

"Fabien a très envie de se lancer dans la présidentielle, c'est une histoire de fierté communiste, mais les communistes finiront pas nous rejoindre", veut croire la patronne des écologistes.

Reste que Fabien Roussel ne sera pas le seul absent. Les insoumis refusent également de participer. Ce qui n'est pas forcément gênant, tant certains, comme Olivier Faure, ont acté que Jean-Luc Mélenchon, jugé trop clivant, se lancerait quoi qu'il arrive. Mais, la non-venue du co-leader de Place publique Raphaël Glucksmann et son opposition à une primaire, est plus embarrassante pour les partisans d'une candidature commune de la gauche.

Baptiste Farge