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Politique

Après la démission de Chantal Jouanno, quelles suites pour le grand débat national ?

Emmanuel Macron, Edouard Philippe et l'ensemble du gouvernement, le 10 décembre dernier, à l'Elysée.

Emmanuel Macron, Edouard Philippe et l'ensemble du gouvernement, le 10 décembre dernier, à l'Elysée. - YOAN VALAT / POOL / AFP

À une semaine du lancement du grand débat national, la démission de Chantal Jouanno est un coup dur pour l'exécutif, qui aurait tout intérêt à se tourner vers les maires.

Alors que le coup d'envoi du grand débat national sera donné le 15 janvier prochain, la démission de Chantal Jouanno fragilise son organisation. D'autant qu'une semaine avant le lancement, ni les thèmes ni les conséquences politiques concrètes de cette grande concertation ne sont connus.

Séminaire gouvernemental

Un séminaire gouvernemental doit donc se tenir ce mercredi avec Emmanuel Macron, Édouard Philippe et l'ensemble du gouvernement afin de fixer, enfin, le cadre du débat.

"Le gouvernement prend acte de la décision de Chantal Jouanno et proposera à l'issue du séminaire gouvernemental une organisation et un mode de pilotage du grand débat national qui présenteront des garanties équivalentes en termes d'indépendance et de neutralité", a fait savoir Matignon.

Les maires, "le chaînon manquant"

Après le départ de Chantal Jouanno, deux possibilités s'offrent à l'exécutif pour piloter cette grande consultation nationale, selon Christophe Barbier, notre éditorialiste politique.

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon. Cette institution indépendante de l'État a pour mission de défendre les droits des personnes lorsqu'ils ne sont pas respectés et de s'assurer de l'égalité d'accès à tous aux droits. "C'est une solution assez simple puisque Jacques Toubon est ancien médiateur de la République", analyse Christophe Barbier, avant d'ajouter:

"Il sait faire car il sait parler des petits, de ceux qui sont dans la difficulté. Jacques Toubon serait en phase politiquement avec les gilets jaunes, sachant qu'il a montré beaucoup de complaisance depuis sa nomination avec ceux qui sont dans la misère."

Mais l'institution n'aurait pas forcément le personnel ni les moyens suffisants pour piloter un débat de cette ampleur, d'après notre éditorialiste.

• Les mairies: "Le débat peut se passer directement dans les mairies volontaires. Elles auront ensuite la charge de faire remonter les doléances à l'Association des maires de France (AMF). Ce ne serait peut-être pas aussi technique et hiérarchisé que la Commission nationale du débat public mais l'AMF sait faire remonter les revendications. Les maires sont le chaînon manquant", estime Christophe Barbier, qui pense donc que cette seconde option "est la bonne".

Depuis le début de la mobilisation, les élus locaux sont en première ligne face à la grogne des gilets jaunes. Ils avaient rapidement ouvert les portes de leurs mairies afin de recueillir les revendications des manifestants. "Le temps du dialogue et de l'échange est venue. Tout le monde doit y prendre part", avait alors déclaré l'AMF. 

Christophe Barbier avec Esther Paolini