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Politique

Affaire Actes sud: la défense a minima de Françoise Nyssen, fragilisée

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La ministre de la Culture est visée par une enquête concernant des travaux d'agrandissement d'Actes sud, la maison d'édition qu'elle a dirigée. Une affaire qui fragilise un peu plus une ministre déjà critiquée.

Interrogée lors de son déplacement de rentrée à Aix-en-Provence, Françoise Nyssen a tenté de se défendre face aux accusations du Canard enchaîné. Mais n'a pas répondu sur les faits qui lui sont reprochés.

"Je n'ai rien d'autre à ajouter"

La ministre de la Culture s'est contentée de saluer la réaction de la maison d'édition, accusée d'avoir réalisé des travaux sans autorisation ni de les avoir déclarés, quand elle en était à sa tête. Actes Sud s'est engagé à entreprendre les démarches nécessaires pour régulariser la situation de ses bureaux parisiens.

"Aucune entreprise n'est au-dessus de la loi. L'annonce faite par Actes Sud de régulariser est une évidence et je n'ai rien d'autre à ajouter", a déclaré Françoise Nyssen laconiquement.

Une prise de parole qui ne suffit pas à mettre un terme à la polémique alors que les travaux ont été réalisés lorsque Françoise Nyssen dirigeait la maison d'édition. Cette affaire, la deuxième en deux mois, vient fragiliser un peu plus une ministre déjà très critiquée.

Décriée et jugée peu convaincante

Ces nouvelles accusations interviennent en effet après de premières révélations sur des travaux réalisés sans autorisation au siège de la maison d'édition à Arles. Françoise Nyssen avait déjà regretté une "négligence". Le bilan de la ministre est souvent décrié par l'opposition.

L'ancienne éditrice est chaperonnée sur de nombreux sujets: Stéphane Bern a été missionné sur le patrimoine, Leïla Slimani à la francophonie et Erik Orsenna pour les bibliothèques. Elle a également été très contestée pour son plan contre les déserts culturels. Et lors de ses prises de parole, elle a du mal à convaincre. 

Un départ du gouvernement?

Si sa position semble affaiblie, faut-il s'attendre à son départ du gouvernement? Ce n'est pas d'actualité, a balayé Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement. En tout cas tant que la ministre n'est pas mise en examen. 

"Personne n'est au-dessus des lois (...) Le président de la République s'est engagé sur l'exemplarité (...) Si vous avez un membre du gouvernement mis en examen, il doit quitter le gouvernement. On n'a pas vocation à changer les règles qu'on établit dès le départ, sinon plus personne n'y comprend rien", a-t-il déclaré lors d'un point presse.

Le parquet de Paris s'est saisi de cette affaire. L'enquête devra déterminer si les travaux d'agrandissement des bureaux d'Actes sud respectaient bien le code de l'urbanisme.

C.H.A. avec Jules Chiapello et Camille Langlade