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Politique

2 Français sur 3 prêts à renoncer à se présenter à une élection par crainte pour leur sécurité

Maire de France et son écharpe d'élu (photo d'illustration)

Maire de France et son écharpe d'élu (photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP

L'immense majorité des personnes interrogées dans le baromètre "sécurité" Fiducial/Odoxa pour Le Figaro juge que les acteurs de la vie politique sont "un peu" ou "beaucoup" plus menacés qu'auparavant.

Une conséquence directe de la montée des violences envers les élus. 66% des Français seraient prêts à renoncer à se présenter à une élection, par crainte pour leur sécurité et celle de leur famille, apprend-on dans le baromètre "sécurité" Fiducial/Odoxa réalisé pour Le Figaro.

Des chiffres d'autant plus révélateurs que l'étude a été réalisée les 21 et 22 juin, avant même que ne s'organisent des émeutes en marge de la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué à Nanterre mardi dernier par un tir policier. Depuis, de nombreux maires sont pris pour cible, l'exemple le plus frappant étant celui de Vincent Jeanbrun, dont le domicile à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a été visé par une attaque à la voiture-bélier.

86% estiment que les politiques sont plus menacés qu'avant

Mais les émeutes ne viennent que confirmer une tendance déjà à l'oeuvre, en attestent les nombreux cas de violences envers les élus locaux, comme celui de Yannick Morez, maire divers droite de Saint-Brévin (Loire-Atlantique), qui a annoncé sa démission le 10 mai dernier, après des mois de tensions dans sa commune autour d'un projet de transfert d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada).

En conséquence, seuls 34% des Français jugent que la sécurité des élus locaux est correctement assurée, soit une baisse de 9 points en un an. La différence avec les autres fonctions politiques est immense: 84% des interrogés répondent que la sécurité des ministres, députés et sénateurs est "très" ou "assez" bien assurée.

Pour autant, le constat reste général: 86% des sondés estiment ainsi que les acteurs de la vie politique sont "un peu" ou "beaucoup" plus menacés qu'auparavant. La majorité des sondés (55%) pense que ces menaces arrivent en raison d'une société qui "devient de plus en plus violente" et une bonne partie (44%) d'entre eux les explique par les réseaux sociaux, "qui amplifient la colère de certains Français".

Baptiste Farge