Visé par une plainte pour viol, Gérald Darmanin obtient un non-lieu

Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics. - AFP
L'instruction est désormais close. Le juge parisien en charge de l'instruction de la plainte d'une femme de 46 ans, qui accuse Gérald Darmanin de viol, a rendu le 16 août dernier une ordonnance de non-lieu, synonyme de l'abandon des poursuites judiciaires. Une décision conforme aux réquisitions du parquet de Paris.
"J'ai l'impression très nette qu'on crache sur ma cliente depuis le début de cette affaire, c'est une parodie de justice", a dénoncé l'avocate de la plaignante, qui a fait appel vendredi de cette décision.
Une première plainte classée sans suite
Le 28 février dernier, Sophie Patterson-Spatz a porté plainte avec constitution de partie civile contre l'actuel ministre de l'Action et des Comptes publics pour "viol", "harcèlement sexuel" et "abus de confiance". Cette procédure avait automatiquement entraîné l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction. Cette plainte succédait à la première déposée par la quadragénaire et qui avait été classée sans suite au terme d'une enquête préliminaire au cours de laquelle Gérald Darmanin a été auditionné.
Gérald Darmanin, 35 ans, est accusé par cette femme de l'avoir violée en 2009. A l'époque, elle s'était adressée à lui, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP, pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon. Selon Sophie Patterson-Spatz, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie en échange de faveurs sexuelles.
"Choquante"
Au terme de cette nouvelle procédure, le magistrat instructeur a estimé qu'aucun élément ne justifiait l'ouverture d'une information judiciaire. Aux vues des investigations menées, la justice n'a pas d'indice lui permettant de penser que les faits reprochés au ministre ont été commis. "Le défaut de consentement ne suffit pas à caractériser le viol. Encore faut-il que le mis en cause ait eu conscience d'imposer un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise", explique le juge dans sa décision.
"Cette manière d'appréhender le dossier est choquante en 2018, alors qu'on est soi-disant dans un mouvement de protection des femmes victimes", a réagi Me Elodie Tuaillon-Hibon, l'avocate de la plaignante. "Il n'y a eu aucune confrontation (lors de l'enquête, ndlr), on n'a même pas pris la peine de recevoir ma cliente dans un cabinet de juge d'instruction", a-t-elle ajouté.
"Après avoir été victime d'un véritable acharnement qui se termine par un non-lieu définitif (...) s'ouvre pour Gérald Darmanin le temps de la procédure en dénonciation calomnieuse", a déclaré son avocat, Me Pierre-Olivier Sur. "Car ainsi qu'il l'a toujours dit, et confiant en la justice, il ira jusqu'au bout".