Viols de Mazan: lors du procès en appel, Dominique Pelicot a dit "chercher une personne pour abuser de (son) épouse endormie à son insu"

Dessin de Dominique Pelicot lors du procès des viols de Mazan en décembre 2024, à Avignon (France). (Image d'illustration) - Photo par BENOIT PEYRUCQ / AFP
Dominique Pelicot a affirmé, ce mardi 7 octobre, que l'unique accusé au procès en appel des viols de Mazan, Husamettin Dogan, savait qu'il cherchait une personne "pour abuser de (son) épouse (Gisèle) endormie à son insu" par les médicaments qu'il lui administrait.
Comme à tous les autres accusés du procès des viols de Mazan, il a indiqué avoir publié sur le site Coco.fr à Husamettin Dogan le message "je cherche une personne pour abuser de mon épouse endormie à son insu", lors de son audition comme témoin, installé dans le box des accusés de la cour d'assise d'appel du Gard, à Nîmes.
"Je n'ai jamais forcé qui que ce soit, ils n'ont jamais eu besoin de moi", a poursuivi l'homme de 72 ans actuellement placé à l'isolement dans une prison tenue secrète.
Dominique Pelicot a également précisé que l'accusé lui avait même demandé de soulever la jambe de son épouse "endormie" pour "l'aider à la pénétrer sur le côté", le tout "à son insu". Des faits attestés par une vidéo qui doit être diffusée plus tard lors du procès. "Je n'ai aucun intérêt à dire du mal de quelqu'un, sauf à dire la vérité", a-t-il assuré.
Un "piège" tendu par Dominique Pelicot?
Le "chef d'orchestre" de ce dossier symbolique des violences sexuelles a été condamné en décembre à 20 ans de prison pour avoir sédaté puis violé et fait violer son ex-épouse par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet entre 2011 et 2020 à leur domicile conjugal de Mazan (Vaucluse). N'ayant pas fait appel de sa peine, celle-ci est devenue définitive et il comparaît donc comme simple témoin à ce procès en appel.
Assise à une dizaine de mètres juste en face de lui dans la salle d'audience, Gisèle Pelicot n'a pas réagi aux premiers mots de son ancien mari, avec qui elle a partagé 50 ans de sa vie et qu'elle n'avait plus revu depuis le verdict à Avignon en décembre 2024.
Husamettin Dogan, un ancien ouvrier de 44 ans condamné à 9 ans de prison en première instance à Avignon et qui risque à nouveau la peine maximale de 20 ans, n'a jusqu'ici cessé de répéter qu'il a été "piégé" par le "manipulateur" Dominique Pelicot, pensant participer au jeu consenti d'un couple libertin.
"J'ai jamais dit ça", a martelé Dominique Pelicot à la question du président de la cour sur la possibilité d'un tel scénario.