Viols de Mazan: quelle place Dominique Pelicot occupera-t-il au procès en appel?

Ce lundi 6 octobre s'ouvre devant la cour d'assises du Gard le procès en appel de l'affaire des viols de Mazan. Si un seul accusé, Husamettin D., sera jugé durant ces trois jours d'audience, Dominique Pelicot sera également entendu par la cour.
Condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse Gisèle Pelicot par des inconnus pendant près d'une décennie, Dominique Pelicot n'a pas fait appel de cette décision. Le mardi 7 octobre, la cour d'assises d'appel du Gard l'entendra donc non pas en tant qu'accusé, mais en tant que témoin, ce dernier ayant été cité à comparaître par la défense. Il pourra ainsi faire des déclarations spontanées sur les faits qui sont reprochés à l'accusé.
"Sa déposition va être dans la continuation des débats de première instance", rapporte Me Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, auprès de BFMTV.
"Dominique Pelicot avait démarré son audience en disant: 'je suis un violeur et tous les hommes dans cette salle sont des violeurs'", poursuit-elle, rappelant que les 50 autres co-accusés ont tous été condamnés pour viol.
Husamettin D., jugé en appel à partir de ce lundi, maintient ne pas avoir violé Gisèle Pelicot et assure qu'il n'était pas au courant qu'elle dormait quand il s'est rendu au domicile du couple, en décembre 2019.
"Il n'appréhende pas"
Selon son avocat, Me Jean-Marc Darrigade, l'accusé considère que Dominique Pelicot a "créé un piège dans lequel il est tombé". "Il a toujours expliqué avoir été contacté par Dominique Pelicot qui avait alimenté une espèce de conversation Internet dans laquelle il jouait les deux rôles: le rôle de monsieur et le rôle de madame", explique-t-il. Des rôles qui, selon son conseil, ont donné à l'accusé le sentiment d'être face à un couple libertin.
Dominique Pelicot livrera sa version des faits devant la cour d'assises d'appel du Gard, le mardi 7 octobre, et ne participera donc pas aux trois journées d'audience.
"À la différence des autres témoins, à qui la cour dit 'vous pouvez rester dans la salle ou la quitter', il est évident qu'il rejoindra son lieu de détention à la fin de son témoignage", expose son avocate. "Il ne restera pas dans la salle sauf avis contraire de la cour, ce qui m'étonnerait."
À quelques jours de sa déposition, Dominique Pelicot est, selon Me Béatrice Zavarro, dans le même état d'esprit que lors du procès devant la cour criminelle départementale d'Avignon.
"Il n'appréhende pas. La seule chose qu'il a appréhendé quand il était en première instance, c'était le face-à-face avec son ex-épouse. Sur le reste, il a toujours été très fataliste. Il savait qu'il venait prendre condamnation", expose l'avocate qui sera présente dans la salle d'audience.
"J'accompagne mon client, mais je n'ai pas le droit à la parole car il n'est pas mis en cause, il est juste témoin", insiste l'avocate. Me Béatrice Zavarro a préparé Dominique Pelicot avant sa déposition. "Je lui ai demandé de ne pas céder à la tentation de certains de replaider son dossier à lui. Il n'y a qu'un seul accusé, et on va se contenter de rester sur ce cas."