Var: 18 ans de prison pour avoir tué son frère au fusil de chasse alors qu'il était ivre

Un homme de 48 ans a été condamné ce mercredi par la cour d'assises du Var à 18 ans de réclusion pour le meurtre de son frère, d'un coup de fusil de chasse dans la tête, rapporte Nice Matin.
Amnésie
Les faits remontent au 25 septembre 2015, à Sainte-Maxime. Selon trois témoins entendus au moment des faits, les deux frères, visiblement ivres, semblent alors énervés. Au terme de cette dispute, un témoin raconte avoir vu Ahmed sortir un fusil de sa voiture. Il explique alors avoir préféré s'éloigner et entendu quelques minutes plus tard un coup de feu.
Radour est retrouvé mort d'une balle dans la tête. Selon les médecins légistes, son corps a ensuite été traîné, et l'accusé lui aurait roulé dessus avec son véhicule. Une version qu'Ahmed n'avouera jamais aux enquêteurs.
Tout au long du procès, l'accusé a maintenu qu'il ne se souvenait pas des faits. Les experts ont indiqué que cette "absence" ne pouvait pas être seulement utilitaire, mais qu'il s'agissait également d'un mécanisme de défense psychologique, au delà du fait que l'ivresse entraîne des "difficultés sur la fixation de la mémoire".
Evénements tragiques
Les experts psychiatre et psychologue ont relevé deux événements tragiques dans la vie de l'accusé pour tenter d'expliquer ce phénomène d'amnésie. A commencer par la mort brutale de sa compagne enceinte, brûlée vive dans l'incendie de leur voiture en 1994, où il avait été sévèrement brûlé en tentant de l'extraire des flammes. La mort de son père ensuite, qui se suicide deux ans plus tard devant lui avec un fusil de chasse.
Cette amnésie sur les faits, l'accusé l'a opposée jusqu'au terme de son procès à la cour. "Je ne me souviens pas du geste. Peut-être que je l'enfouis au fond de moi." Le mobile aussi restera inconnu: Ahmed n'a jamais expliqué les raisons de cet homicide.
"Un crime pas prévu deux minutes avant, regretté deux minutes après"
Pour l'avocat général, "l'absence totale de remise en question de sa part" et "les circonstances du meurtre" justifiaient le maximum de la peine, soit trente ans de réclusion.
Me Bertrand Pin, avocat de l'accusé, a quant à lui mis en évidence les zones d'ombre de la confrontation entre les deux frères: "On est dans le cas de figure d'un crime qui n'était pas prévu deux minutes avant, et regretté deux minutes après. L'alcool, une dispute, pas plus", a-t-il plaidé.
La peine a été conforme à ce qu'il attendait. D'après Nice Matin, Ahmed lui aurait confié son intention de ne pas faire appel.