"Une transaction étonnante": l'éleveur ayant vendu les têtes de cochons déposées devant des mosquées témoigne

Dans la nuit du 8 au 9 septembre à Paris, Malakoff, Montreuil, Montrouge et Gentilly, en Île-de-France, des ressortissants étrangers ont déposé des têtes de cochon devant des mosquées avant de "quitter aussitôt le territoire", selon le parquet.
Leur périple aurait commencé quelques heures plus tôt en Normandie. Lundi 8 septembre, deux individus d'origine étrangère se présentent dans un élevage de porcs et achètent dix têtes de cochons. "Ils ne parlent pas français", et s'expriment avec difficulté en anglais, se souvient l'agriculteur au micro de France 2.
"J'en ai pris une photo"
Rien de trop inhabituel pourtant. "On n'a pas l'habitude de vendre dix têtes de cochons, mais on a l'habitude d'en vendre pour cuisiner", poursuit l'éleveur. Une chose l'interpelle malgré tout. Après la transaction, les deux clients chargent le coffre de leur voiture immatriculée en Serbie, sans prêter attention à la chaîne du froid.
"La transaction était à ce point étonnante que j'en ai pris une photo, alors que je n'ai pas l'habitude de prendre des photos de mes clients", confie l'agriculteur à nos confrères.
Le lendemain matin, c'est la stupeur. Dix têtes de cochons sont retrouvées devant plusieurs mosquées de l'agglomération parisienne, à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. Plusieurs d'entre elles portent l'inscription "Macron". Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, annonce l'ouverture d'une enquête pour retrouver les acteurs dénonçant des "actes abjects".
De nombreux responsables politiques réagissent, dont le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau qui fustige une "sorte de profanation" et parle d'une "lâcheté insondable".
Alerté, l'éleveur normand décide alors de prévenir les gendarmes.
Une ingérence étrangère?
Grâce à la photo et aux informations de l'agriculteur, les investigations prennent une autre tournure. Selon les premiers éléments de l'enquête, après avoir quitté l'élevage normand lundi, les deux suspects sont arrivés à Paris dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 septembre. Une fois les faits commis devant les mosquées de la région, ils passent la frontière belge et s'évanouissent dans la nature. Ils sont susceptibles d’avoir utilisé une ligne de téléphone croate.
Autant d'éléments qui rendent la piste de l'ingérence étrangère de plus en plus plausible. La justice a précisé auprès de BFMTV que cela s'inscrit "dans une volonté manifeste de provoquer le trouble au sein de la nation."
Selon une source policière, contactée mardi par BFMTV, ces actions ont pour but de créer des fractures intercommunautaires au sein de la société, à l'instar des étoiles bleues de David et des mains rouges taguées à Paris, ou encore de la peinture verte projetée sur des synanogues.
À ce stade de l'enquête, aucun suspect n'a pour l'instant été interpellé. Les investigations se poursuivent sous la direction de la section de protection des libertés publiques du parquet de Paris (AC2), sous les qualifications de "violences volontaires sans incapacité à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée commis dans le but de servir les intérêts d'une puissance étrangère ou d'une entreprise ou d'une organisation étrangère ou sous contrôle étranger".