Une première en France: une Palestinienne et son fils, non protégés par l'ONU, obtiennent le statut de réfugiés

Une victoire pour une Palestinienne de Gaza. La Cour Nationale du Droit d'Asile a décidé d'accorder ce vendredi 11 juillet le statut de réfugié à une Palestinienne et à son mineur "en considérant qu’ils craignent, avec raison, en cas de retour dans ce territoire d’être personnellement persécutés, du fait de cette' nationalité', par les forces armées israéliennes qui contrôlent une partie substantielle de ce territoire".
Ce statut leur a été accordé "en application de la Convention de Genève de 1951, en raison des méthodes de guerre utilisées par les forces israéliennes depuis la fin, en mars 2025, du cessez-le-feu".
La Palestinienne bénéficiait jusqu'alors de la "protection subsidiaire", après avoir fui la bande de Gaza quelques jours après le début des représailles israéliennes aux attaques meurtrières du Hamas, le 7 octobre 2023.
Elle s'était vu refuser, il y a un an, par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), le statut plus protecteur de réfugié défini par la Convention de Genève.
Une première en France
L'Ofpra avait reconnu la situation de "conflit d'intensité exceptionnelle" dans le territoire palestinien, mais estimait que la requérante n'avait pas fait état de craintes de persécutions.
La CNDA, chargée d'examiner les recours des migrants présents sur le territoire français dont la demande d'asile avait été rejetée par l'Ofpra, s'est réunie en grande formation, avec neuf juges - au lieu de trois habituellement - pour statuer.
Jusqu'à présent, seules les Palestiniens qui bénéficiaient d'une protection particulière de l'ONU pouvaient obtenir ce statut de réfugié. Mais depuis ce vendredi, "la Cour juge que les ressortissants palestiniens originaires de la bande de Gaza non protégés par l’ONU peuvent se voir accorder le statut de réfugié en application de la convention de Genève".
En parallèle de cette décision, l'armée israélienne poursuit ce vendredi ses opérations dans la bande de Gaza, au sixième jour de négociations pour un cessez-le-feu avec le Hamas, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu espère voir aboutir dans les jours à venir.
Alors que des échanges indirects ont lieu depuis dimanche à Doha entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, sous l'égide de médiateurs étrangers, la Défense civile de Gaza a fait état de 16 morts depuis le début de la journée dans plusieurs opérations militaires israéliennes.