Tuerie de l’Aude: l’assassin présumé projetait de tuer son père après son ex

La justice a saisi un journal intime, dans lequel Christophe Motta annonçait "l’acte final" de Monze. Il aurait en outre confié sa volonté de retourner à Lorient après le crime, afin de tuer son père "avec lequel il avait un lourd contentieux".

Petit à petit, le scénario du double meurtre de Monze dans l’Aude se dessine. Les enquêteurs ont acquis la conviction que Christophe Motta, 44 ans, l’ex de Géraldine Cariou retrouvée morte avec son époux Loïc dimanche, est l’auteur du massacre.

Même s'il est vraisemblable qu'on se dirige dans cette affaire vers une extinction de l'action publique, l'enquête se poursuit pour tenter de déterminer, outre le mobile et l'état d'esprit du suspect, les conditions dans lesquelles il est venu dans l'Aude, pour apporter "des réponses" aux familles, avait expliqué mercredi soir Philippe Romanello, vice-procureur de la République de Carcassonne.

L’autopsie du corps de Christophe Motta a confirmé que l’homme s’est suicidé en se tirant dans la tempe une flèche d’arbalète peu de temps après le double meurtre. Dans la voiture, les gendarmes ont saisi l’arbalète et un poignard. Chez les époux Cariou, un sabre et une baïonnette ont été découverts, très probables armes supplémentaires du crime.

"Il en voulait à la terre entière"

Selon Midi Libre, les gendarmes savent aujourd’hui que Christophe Motta est arrivé de Lorient dans l’Aude "au moins quatre jours" avant le drame, probablement pour surveiller le couple.

Dans son journal intime saisi dans la voiture, Christophe Motta, "se dit au bout du rouleau, n’ayant plus ni travail, ni logement, ni prestations sociales" selon une source judiciaire interrogée par Midi Libre.

"Visiblement, il en voulait à la terre entière. Particulièrement à Géraldine, parce qu’elle avait réussi sa vie amoureuse, alors que la sienne était en situation d’échec complet", ajoute la source.

En outre, dans ses notes manuscrites, Chistophe Motta aurait évoqué sa volonté, après le double meurtre, "d’aller tuer son père avec lequel il avait un lourd contentieux".

"Pas de passé de violences"

Il s'agit désormais de trouver une explication au drame survenu très longtemps après la séparation du couple qu'il formait avec Géraldine et avec laquelle il n'avait jamais été marié.

Ils ont eu une fille ensemble, âgée d'une quinzaine d'années aujourd'hui, qui vivait avec sa mère mais était absente au moment du drame. Leur relation fut brève et Loïc Cariou, rencontré bien plus tard, n'est pas à l'origine de leur séparation.

Les enquêteurs devront s'attacher à creuser la personnalité de cet "ex", "la grande inconnue de cette affaire" a déclaré mercredi soir Philippe Romanello. Cet homme n'a pas un passé de violences même si un proche a témoigné de son "goût certain" pour les armes blanches et les arbalètes. Tout au plus a-t-il été décrit comme quelqu'un d'"original", un homme en voie de marginalisation qui n'avait pas de travail et rencontrait des problèmes de logement.