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Police-Justice

Trappes: le mari de la femme au niqab rejugé en appel

Michaël Khiri (au centre), à son arrivée le 20 septembre devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Michaël Khiri (au centre), à son arrivée le 20 septembre devant le tribunal correctionnel de Versailles. - -

Michaël Khiri avait été condamné en novembre pour s'être violemment opposé au contrôle de son épouse intégralement voilée. Mais depuis, l'attitude d'un policier présent lors de ce contrôle intéresse également la justice.

Michaël Khiri, condamné à 3 mois de prison avec sursis pour s'être violemment interposé lors du contrôle d'identité de sa femme, en juillet dernier à Trappes, est rejugé ce mardi pour les mêmes faits. Le jeune homme avait fait appel de sa condamnation, survenue en novembre dernier, jugeant "illégitime" le contrôle mouvementé de son épouse intégralement voilée.

Plusieurs soirées d'émeutes

Ce soir du 18 juillet, en plein ramadan, Michaël Khiri, son épouse Cassandra, leur bébé et sa belle-mère rentraient chez eux pour rompre le jeûne. Trois policiers se sont alors présentés pour contrôler l'épouse, le port du voile intégral étant interdit par la loi dans l'espace public.

La scène a dégénéré quand la belle-mère s'est interposée: selon le prévenu, un policier aurait alors bousculé cette dernière. Michaël Khiri a expliqué que "le ton est monté", et admis avoir tiré l'un des fonctionnaires en arrière parce que celui-ci "saisissait sa femme par le voile".

Le lendemain, le commissariat était pris d'assaut par une foule réclamant la libération du jeune homme, gardé à vue. Les soirs suivants avaient dégénéré en émeutes.

L'attitude d'un policier remise en cause

Au premier procès, l'avocat du jeune homme a plaidé que "l'agressivité n'était pas seulement de ce côté de la barre", sous-entendant que les policiers aussi avaient leur part de responsabilité. "On a essayé de faire ça le plus proprement possible", a rétorqué l'un des trois policiers parties civiles. Une enquête de l'IGPN, la police des polices, avait conclu que le contrôle d'identité s'était déroulé dans les règles.

Mais depuis, la justice s'intéresse à un autre protagoniste de l'affaire, un des policiers ayant participé au contrôle. Soupçonné d'avoir tenu des propos islamophobes sur sa page Facebook juste après l'incident, il a été mis en examen pour ces faits le 30 janvier.

Me Wenceslas Ference, l'avocat de Michaël Khiri, estime donc "indispensable que ces éléments nouveaux soient versés au débat". Selon lui, ces faits posent "une question sur l'état d'esprit de ce fonctionnaire lors de ce contrôle".

M. T. avec AFP