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Terrorisme

Voiture suspecte à Notre-Dame: le rôle central des femmes dans la cellule

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Trois femmes projetant un attentat terroriste ont été interpellées à Boussy-Saint-Antoine (Essonne). Elles sont le symbole d'une radicalisation de plus en plus violente des sympathisantes de Daesh.

C’est un commando de trois femmes qui a été interpellé ce 8 septembre à Boussy-Saint-Antoine, dans l’Essonne). Recherchées dans le cadre de l’enquête ouverte après la découverte d’une Peugeot 607 remplie de bonbonnes de gaz près de Notre-Dame-de-Paris dimanche dernier, elles s’apprêtaient à passer à l’acte de façon "imminente" selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Preuve de sa détermination, la plus jeune, Inès, fille du propriétaire de la voiture, a attaqué un policier avec un couteau avant d’être blessée par balles puis maîtrisée.

Un engagement qui conjugue jeunesse, violence et rapidité de la radicalisation

Dans le dossier de la voiture stationnant devant la cathédrale, c’est pas moins de cinq femmes qui ont été arrêtées depuis quelques jours. Dominique Rizet, consultant police-justice de BFMTV, souligne le rôle-moteur joué par les femmes dans cette opération. Leur jeunesse (Inès n’a que 19 ans, ses complices présumées sont âgées de 39 et 23 ans), la rapidité et la force de leur de leur radicalisation sont des traits marquants de leur engagement auprès de Daesh.

Pierre Conesa, ancien haut-fonctionnaire auprès du ministère de la Défense et auteur du Guide du petit djihadiste, a expliqué sur BFMTV que cette cellule féminine démantelée in extremis avant un éventuel passage à l’acte était le signe d’un nouveau type de mobilisation des femmes par l’organisation islamiste:

"Une des explications que je donne de leur radicalité c’est que dans cette société très machiste qu’est la société des salafistes, un des seuls moyens pour une femme d’exister c’est de montrer qu’elle peut être aussi violente qu’un homme."

Particulièrement zélées

Le départ des femmes vers la Syrie est en revanche un phénomène plus ancien. En janvier dernier, 220 Françaises étaient signalées sur les terres du "Califat", soit un tiers du contingent hexagonal total.

Dans leurs magazines, les propagandistes de Daesh s’adressent souvent à leur public féminin via des rubriques qui leur sont spécifiquement consacrées. Dans leur dernière publication en date, intitulée Rumiyah, ils ne mettaient pourtant pas en avant le djihad guerrier pour les femmes mais les enjoignaient plutôt d’envoyer de l’argent aux membres de l’organisation. 

R.V.