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Terrorisme

Terrorisme: deux hommes soupçonnés de préparer un attentat arrêtés à 5 jours de la présidentielle

Les deux Français de 23 et 29 ans sont "soupçonnés d'un passage à l'acte imminent", selon une source proche de l'enquête. De l'explosif, du TATP, et des armes à feu ont été découverts lors de perquisitions à Marseille.

Deux hommes soupçonnés d'avoir projeté des attaques terroristes pendant cette période présidentielle ont été arrêtés mardi matin à Marseille par le Raid et la DGSI. Leur passage à l'acte est décrit comme "imminent", ce que le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a confirmé à la mi-journée.

Les deux hommes de 23 et 29 ans étaient connus des services de police pour leur radicalisation. Ils ont été arrêtés dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes à Paris en début de semaine dernière pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste. 

De l'explosif découvert

Une perquisition est actuellement menée dans un appartement du 3e arrondissement de Marseille dont l'immeuble a été évacué, selon nos informations. Au moins trois kilos d'explosifs de type TATP y ont été retrouvés, comme des armes de poing et des armes longues, dans ce logement loué et occupé par les deux hommes qui ne sont pas originaires de la cité phocéenne. Le président de la République, François Hollande, a salué "une prise remarquable".

Les investigations, "grâce aux perquisitions toujours en cours, ont apporté des éléments permettant de matérialiser ce projet d'attentat terroriste", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, sans plus de précision sur la ou les cibles des deux suspects connus par les services de renseignement pour leur radicalisation.

"Les deux hommes radicalisés, nés respectivement en 1987 et 1993, de nationalité française, avaient l'intention de commettre à très court terme, c'est-à-dire dans les tout prochains jours, un attentat sur le sol français", a précisé le ministre lors d'un point presse, à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle.

Menace directe sur la présidentielle

Une première enquête préliminaire avait été ouverte le 5 avril contre Mahiedine Merabet, le plus âgé des suspects, né en juillet 1987 à Croix dans le Nord après la remontée d'indices attestant la préparation d'une action violente imminente, selon cette même source. Le 10 avril dernier, une deuxième enquête similaire avait été ouverte contre Clément Baur, le plus jeune, né en juillet 1993 à Ermont dans le Val-d'Oise.

"Au fur et à mesure, il s'est avéré que les deux enquêtes se rapportaient au même projet", a indiqué la source proche de l'enquête.

Selon nos informations, les deux suspects se sont connus à la prison de Lille-Sequedin, dans le Nord, où ils se sont radicalisés. Ils étaient connus par les services de police pour des faits de braquage. Le plus âgé des deux hommes avait déjà fait l'objet d'une perquisition administrative à l'automne 2016. Selon nos informations, un photomontage, avec en toile de fond un drapeau de Daesh, montrant l'un des suspects avec une Une du journal Le Monde, avec un cliché de François Fillon, et un fusil mitrailleur avait été intercepté. Poussant la DGSI à intervenir. Aucun candidat ne semblait être visé en particulier.

La France est particulièrement visée

Le ministre de l'Intérieur a confirmé que ce passage à l'acte était prévu "à la veille" de l'élection présidentielle. Des sources policières font remarquer qu'un meeting de François Fillon s'est déroulé lundi à Nice. Marine Le Pen doit elle s'exprimer depuis Marseille mercredi. Les photos des deux suspects avaient été communiquées dès jeudi dernier aux services de sécurité des candidats, indique Marine Le Pen et l'entourage d'Emmanuel Macron.

"Les services du ministère de l'Intérieur sont totalement et plus que jamais mobilisés partout en France pour assurer la sécurité des Français, pour assurer le bon déroulé de la campagne présidentielle, pour assurer la sécurité des meetings et des rassemblements, pour assurer la sécurité des candidats et de leurs quartiers généraux de campagne", a-t-il poursuivi.

"Plus de 50.000 policiers, gendarmes et militaires" seront déployés pour assure la sécurité de l'élection, notamment dans les 67.000 lieux de vote, a-t-il rappelé.

La France est particulièrement visée notamment car elle fait partie des pays intervenant en Syrie contre Daesh. Les deux dernières attaques ont d'ailleurs visé des militaires, sans les tuer, au musée du Louvre et à l'aéroport d'Orly. Cinq projets d'attentats ont été déjoués depuis le début de l'année 2017, après 17 en 2016, a affirmé le 21 mars le Premier ministre Bernard Cazeneuve.

J.C. et D.N. avec Cécile Ollivier