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Terrorisme

Syrie: de plus en plus de femmes françaises partent faire le jihad

L'an dernier, 315 Français sont partis en Irak ou en Syrie pour faire le jihad. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2014, avec 384 départs. Toutefois, les femmes sont de plus en plus nombreuses à quitter la France.

Les chiffres dévoilés par BFMTV sont édifiants: en 2015, 140 femmes françaises sont parties faire le jihad. Elles n'étaient que 100 en 2014. Les filles représentent désormais 44% des départs, puisqu'au total, 315 personnes ont quitté la France pour rejoindre les rangs d'un groupe jihadiste.

Des recrues souvent très jeunes, endoctrinées sur Internet, et qui ont tout quitté pour suivre un compagnon, parfois avec leur enfant, né en France. Cet été par exemple, un homme et ses deux épouses religieuses, dont une Française convertie à un Islam radical, ont amené avec eux leurs neuf enfants, passant d'abord par l'Egypte pour rejoindre ensuite les terres de jihad, révèle RMC

"Les filles ne sont pas spécialement séduites par le combat en tant que tel, mais elles sont séduites par le côté matrimonial, à savoir se retrouver avec un mari qu'elles imaginent fiable, sûr", explique Patrick Amoyel, psychanalyste et spécialiste du jihadisme. 

De nouvelles figures féminines à chaque attaque

Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est accéléré en 2015, notamment à travers les attentats. A chaque attaque, des figures féminines ont émergé, et ont été mises en avant dans la propagande de Daesh, suscitant très probablement de nouvelles vocations. Hasna Aït Boulahcen par exemple, qui a aidé les terroristes du 13 novembre, ou Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, aujourd'hui en Syrie. 

"L'Etat islamique recrute en disant: "La France vous humilie, nous allons rétablir votre fierté en mettant la France à genoux. Les attentats sont un succès de ce point de vue là, et renforce l'attractivité de Daesh", estime Nicolas Hénin, auteur de "Jihad Academy" et consultant pour BFMTV.

Actuellement, 220 Françaises se trouveraient dans les rangs de Daesh. Les femmes représentent désormais un tiers du contingent français du groupe Etat islamique, composé d'environ 600 personnes. Quelque 148 Français sont morts sur place depuis 2013.

A. G. avec Sarah-Lou Cohen et Antoine Heulard