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Projet d'attentat en Belgique: l'avocate d'un des adolescents mis en examen explique qu'"il n'avait pas pris conscience"

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L'avocate d'un adolescent français mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes en lien avec la préparation d'une attaque contre une représentation diplomatique israélienne en Belgique défend un garçon "naïf" qui "n'avait pris conscience" de son glissement jihadiste.

"Il ne percevait pas la gravité de ce qu'il était en train de commettre". Après la mise en examen fin août et début septembre de trois mineurs de 15 et 16 ans pour association de malfaiteurs terroriste en lien avec un projet d'attaque d'une réprésentation israélienne en Belgique, l'avocate de l'un des adolescents a relativisé sur BFMTV la volonté terroriste de son client.

Me Alexandra Hawrylyszyn défend un adolescent français de 15 ans, vivant à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) et désormais placé sous contrôle judiciaire, suspecté d'avoir planifié cette attaque avec trois autres adolescents: deux garçons tchétchènes de 16 ans, de nationalité russe, et un autre adolescent vivant en Belgique.

Elle explique que son client "n'avait pas conscience de participer à une organisation terroriste ou de fomenter réellement des projets terroristes".

"Ce qu'il dit, c'est qu'initialement, c'était quelque chose d'assez naïf, a expliqué l'avocate sur notre antenne.

Surveillé par le renseignement intérieur

Selon les informations de BFMTV, l'adolescent aurait commencé à être surveillé par le renseignement intérieur en juin, après des signalements de l'Éducation nationale. Au cours de ces surveillances, les enquêteurs ont observé qu'il était radicalisé, qu'il affichait une proximité avec l'État islamique et qu'il montrait une idéologie jihadiste très ancrée, à seulement 15 ans.

Cet adolescent échangeait également les deux autres adolescents russes, arrivés en France avec leur famille, et l'adolescent en Belgique. Ce groupe de quatre discutait via des messageries chiffrées le renseignement intérieur s'est rendu compte qu'ils avaient l'intention de s'en prendre à une représentation diplomatique israélienne à Bruxelles.

Ce projet semblait suffisamment abouti pour que les trois adolescents en France soient mis en examen. Les deux jeunes de 16 ans sont actuellement en détention provisoire.

Vidéos de Daesh sur son téléphone

D'après les informations du Parisien, l'adolescent de 15 ans a expliqué lors de sa garde à vue qu'il s'était laissé emporter et qu'il regrettait. Quant aux vidéos de Daesh et menaces de menaces retrouvés sur téléphone portable, Me Alexandra Hawrylyszyn estime que l'adolescent ne réalisait pas son glissement vers le jihadisme.

"Il a été approché par ces organisations terroristes de façon assez ludique: on parle de jeux en ligne, on parle de messagerie TikTok, Instagram. C'est vrai que même s'il a pu être approché par des terroristes d'un niveau assez élevé, lui ce n'est quand même qu'un adolescent de 15 ans et il ne pensait pas être inquiété plus que ça pour des propos qu'il échangeait sur Internet", explique l'avocate.

Elle précise également que son client n'avait pas de casier judiciaire et que ses parents ignoraient sa radicalisation.

Glenn Gillet