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"Porte dérobée": Gérald Darmanin souhaite que WhatsApp casse son chiffrement en cas d'enquête

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Le ministre de l'Intérieur s'est prononcé en faveur d'une "porte dérobée" dans les applications de messagerie chiffrée.

"On doit pouvoir négocier [...] une porte dérobée". Ce 19 octobre, le ministre de l'Intérieur est revenu, sur BFMTV, sur les limites du renseignement, quelques jours après l'attentat d'Arras qui a coûté la vie à Dominique Bernard, professeur de français.

Gérald Darmanin a notamment évoqué le cas de messageries chiffrées comme WhatsApp et Signal, parfois utilisées par des terroristes ou délinquants pour échanger. Il a mentionné son souhait que ces plate-formes offrent un accès aux conversations aux forces de l'ordre, quand c'est nécessaire.

Revoir le chiffrement

Dans leur fonctionnement, WhatsApp, Signal, mais aussi iMessage adoptent en effet un protocole de chiffrement de bout en bout: en dehors des deux interlocuteurs, personne - ni même la plate-forme - n'a connaissance du contenu des conversations. Faisant naître un conflit de longue date entre les autorités de nombreux pays occidentaux et les géants américains comme Apple ou Facebook.

Sur BFMTV, Gérald Darmanin a notamment regretté - comme certains de ses prédécesseurs - que la loi ne permette pas d'imposer à ces plate-formes de créer une "porte dérobée", soit la possibilité de casser ce chiffrement sur demande des autorités, évoquant un juge ou un préfet. Une évolution qui nécessiterait dans les faits de repenser l'intégralité de ce chiffrement de bout en bout, et qui impliquerait le risque que ces failles logicielles "volontaires" soient ensuite utilisées par des acteurs malveillants.

"Si nous étions capables de dire à WhatsApp, à Signal, à Telegram 'donnez-nous la conversation de cette personne parce qu'elle présente une menace', nous gagnerions énormément de temps" a ainsi expliqué le ministre de l'Intérieur, tout en rappelant qu'à ce jour, aucun pays occidental, y compris les Etats-Unis, où sont basées la plupart de ces plate-formes, n'y est parvenu.

Pour accéder à des conversations chiffrées, les autorités peuvent opter pour d'autres méthodes, plus invasives, comme l'intégration d'un logiciel espion enregistrant l'ensemble de l'activité d'un mobile. Ouvrant de fait une fenêtre sur les conversations de n'importe quelle messagerie utilisée.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co