Mort d'Abaaoud: un futur outil de propagande pour Daesh?

Si les trois experts interrogés par BFMTV insistent sur le succès des forces antiterroristes en soulignant l'importance au sein de Daesh du cerveau présumé des attentats de Paris, ils pointent aussi que "sa mort sera vue comme héroïque" et pourrait "susciter des vocations".

Alors que le corps d'Abdelhamid Abaaoud a été "formellement identifié comme ayant été tué au cours de l'assaut" mené mercredi contre un appartement de Saint-Denis, le spécialiste du terrorisme Claude Moniquet a expliqué sur BFMTV que "si Daesh a accepté de le laisser venir en France, pour participer ou superviser des actions qu'il avait préparées, c'est qu'ils estiment qu'il peut avoir une plus grande valeur mort que vivant en termes de propagande".

"Sa mort sera vue comme héroïque" par l'organisation terroriste, confirme François-Bernard Huygue, sur BFMTV. En effet, il soupçonné d'être l'organisateur des attentats du 13 novembre à Paris qui a couté la vie a au moins 129 personnes. "Ca va se bousculer pour prendre sa succession au niveau opérationnel car je crains qu'il a suscité des vocations chez Daesh", a-t-il poursuivi.

Abdelhamid Abaaoud était déjà "une affiche vivante, comme disent les Américains, pour le recrutement" de jihadistes français et belges. En effet, rappelle Claude Moniquet, "Abaaoud faisait partie des gens qui comptent au sein de Daesh."

"Abaaoud n'est pas n'importe qui"

"Abaaoud n'est pas n'importe qui, c'est un chef de guerre, c'est un formateur, c'est un artificier, c'est quelqu'un de très important dans le réseau francophone jihadiste, donc c'est un grand soulagement pour tous ceux qui travaillent sur ce domaine-là" confirme le spécialiste du terrorisme Mathieu Guidère, sur BFMTV.

Mais, "c'est une victoire pour le contre-terrorisme, même une victoire pour l'Humanité", estime Claude Moniquet même si "il peut y avoir d'autres chefs opérationnels" au sein de l'Etat islamique. "Sans certitude, sa mort peut ralentir un petit peu la pression immédiate mais on peut aussi imaginer une vengeance."

La mort d'Abdelhamid Abaaoud est "un succès qui nous met à l'abri d'actions de représailles", juge de son côté Mathieu Guidère, sur BFMTV. 

S.A.