Magnanville: Larossi Abballa était "proche de Dieu" mais "pas radical"

Abballa, qui a assassiné deux policiers à Magnanville, semble avoir agi seul, sans aide extérieure. Son ex-compagne dresse le portrait d'un jeune homme croyant, mais pas radical.

Larossi Abballa était-il un religieux intégriste? Le jeune homme, qui a revendiqué le double meurtre d'un couple de policiers au nom de Daesh, est mort en criant sa fidélité à l'organisation terroriste. Son ex-petite amie, qui témoigne au micro de France Info, décrit un musulman croyant, mais loin d'être obsédé par la religion. 

"Il s'est rapproché de Dieu"

"Un petit jeune de quartier qui pensait à s'amuser". C'est ainsi que l'ex-compagne d'Abballa décrit son ancien compagnon. La jeune femme, qui a souhaité rester anonyme, s'est confiée à France Info. Elle explique que si l'homme s'est "rapproché de Dieu", "à aucun moment" elle ne l'a "senti se radicaliser".

Au contraire, Abballa condamne pendant un temps les attentats commis au nom de Daesh et s'indigne de la confusion entre l'organisation terroriste et les musulmans.

"Il me disait 'tu as vu comment les médias parlent de notre religion? Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça (les attentats du 13 novembre)…C’est du n’importe quoi !'" se souvient la jeune femme.

La prison, et le silence

Malgré leur rupture, les deux anciens amants sont restés très proches et continuaient de correspondre. Mais, fait troublant, trois jours avant l'attentat, Abballa disparaît des radars.

"Il m’a dit 'il faut que je te voie dix minutes et qu’on se parle', mais je ne pouvais pas. Je n’ai plus eu de nouvelles ensuite. Avant-hier, je l’ai rappelé, mais son numéro ne fonctionnait plus. Comme si sa ligne avait été résiliée" explique l'ancienne compagne d'Abballa.

Rien de très étonnant pour elle. Depuis sa sortie de prison, le meurtrier s'était "beaucoup isolé" et avait "changé d'amis". D'autant qu'il se sait sur écoute téléphonique depuis sa condamnation en 2013 et sa citation dans le dossier d'une famille partie en Syrie. "Ca le faisait rire" explique la jeune femme qui a appris, en même que tout le monde par la radio, que son ancien amoureux était l'auteur du double meurtre de Magnanville.

P.A.