La Grande-Motte: départ du feu, profil du suspect... Ce que l'on sait de l'incendie qui a ciblé la synagogue

Samedi 24 août, au moins deux voitures ont été incendiées devant la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte (Hérault), causant une explosion qui a blessé un policier municipal. L'auteur de ces faits, qualifiés de tentative d'assassinat par le Parquet national antiterroriste (PNAT), a été interpellé dans la soirée de samedi.
• Un incendie, une bouteille de gaz, un policier blessé
C'est aux alentours de 8h30 samedi matin que les pompiers de l'Hérault ont été dépêchés à la synagogue Beth Yaacov. Sur place, ils ont trouvé deux voitures stationnées devant le lieu de culte. Proche de l'une d'elles, se trouvait une bouteille de gaz. À l'arrivée des soldats du feu, deux portes du bâtiment religieux étaient en flammes.
L’incendie s’est aussi propagé à la cour de la synagogue. Elles n’ont donc pas été déposées par le suspect, comme l'a précisé une source proche de l'enquête.
"Je me suis réveillée à 8h30 à la suite de la déflagration qui a eu lieu à côté de chez moi. Ça a fait un énorme bruit et il y a eu comme un souffle qui est entré dans mon appartement. Je vis assez en hauteur, du coup j’ai vu sur ma terrasse un incendie à proximité", a raconté à BFMTV Anna, une riveraine.
Dans l'explosion d'une cartouche de gaz, un policier municipal en intervention dans le cadre du dispositif de sécurité a été blessé. Selon Ludovic Durant, le secrétaire général du syndicat FO de la police municipale, la victime passe des examens médicaux. Toutefois, celui-ci "va mieux" et "se remet un peu" des événements de la matinée.
S'il n'y avait pas d'office au moment des faits, cinq autres personnes étaient à l'intérieur de la synagogue, dont le rabbin, comme l'a précisé le PNAT au Parisien. Elles n'ont pas été blessées.
• Un suspect "porteur d'un drapeau palestinien" interpellé
Selon les informations de BFMTV, les images de vidéosurveillance de la synagogue ont permis d'identifier rapidement un individu suspect quittant les environs de la synagogue à pied, peu avant le début du sinistre. Sur ces images, le suspect en fuite apparaît avec un drapeau palestinien et avec une arme, comme l'a indiqué le PNAT.
Celui-ci a été retrouvé, selon nos informations, samedi vers 23h30 dans un immeuble du quartier Pissevin, à Nîmes. L’arrestation de ce suspect a été opérée par des policiers des brigades de recherche et d’intervention de Montpellier et de Marseille, ainsi que du service d’élite du RAID. Selon nos informations, il est âgé de 33 ans et il est de nationalité algérienne.
L’homme a été touché à plusieurs reprises par les tirs des policiers qui l’ont localisé au dernier étage d’une tour de ce quartier de Nîmes. Blessé, il a été pris en charge par les secours, mais son pronostic vital n’est pas engagé.
En plus du principal suspect, trois autres personnes ont été interpellées, selon nos informations. Parmi elles, deux hommes d'une trentaine d'années et qui sont considérées comme de simples relations du suspect.
La gendarmerie avait été la première à prendre en main cette affaire avant d'en être dessaisie à la faveur de la sous-direction antiterroriste. Par conséquent, le parquet national antiterroriste (PNAT) s'est également saisi de l'enquête sur cette tentative d'assassinat, comme l'a indiqué le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal.
• Renforcement de la protection des lieux de culte juifs
Dans la foulée des événements de la matinée, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a réclamé le renforcement de la sécurité des lieux de culte juifs, dans un télégramme à l'ensemble des préfets de France.
Il leur demande de "renforcer immédiatement la présence statique des forces de l'ordre devant les lieux de culte juifs", avec une consigne similaire "aux heures d'entrée et de sortie des élèves, s'il y a lieu, devant les établissements scolaires juifs".
Le ministère de l'Intérieur avait déjà demandé le renforcement de la sécurité autour des lieux de culte juifs à plusieurs reprises, en raison du contexte international. Le 2 août, dans un contexte de regain de tensions au Proche-Orient, il demandait déjà aux préfets de "mobiliser sans délai les forces de l’ordre (...) pour garantir la protection stratégique des lieux fréquentés par nos compatriotes juifs".
• Indignation unanime de la classe politique
Les réactions à cet acte antisémite ont été extrêmement nombreuses, sans distinction de couleur politique, de La France insoumise jusqu'au Rassemblement national, à commencer par le chef de l'État, Emmanuel Macron:
"Tout est fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte.
La lutte contre l’antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la nation unie", avait réagi le président de la République.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un "intolérable crime" ciblant des croyants, adressant ses "pensées aux fidèles" agressés. "Tout est fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte", a-t-il ajouté.
Jordan Bardella et Marine Le Pen ont également fait part de l'émotion du Rassemblement national. "La résurgence de l’antisémitisme en France est un fléau qui doit être combattu de manière implacable", a réagi le premier.
"Tout doit être fait pour protéger nos compatriotes de confession juive, pris pour cible tous les jours en France", a complété la cheffe des députés du groupe d'extrême droite, dans un autre message partagé sur X.