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Terrorisme

La France, "cible privilégiée d'Al-Qaïda"

Les jihadistes formés en Syrie par des cadres d'Al-Qaïda représentent, à leur retour, une véritable menace pour l'Europe. (photo d'illustration)

Les jihadistes formés en Syrie par des cadres d'Al-Qaïda représentent, à leur retour, une véritable menace pour l'Europe. (photo d'illustration) - -

Dans un entretien au "Figaro", le chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) explique comment les jeunes Français partis faire le jihad à l'étranger sont devenus une véritable menace pour la sécurité intérieure.

Bien que la menace terroriste ne soit pas imminente, la France reste une cible privilégiée d'Al-Qaïda. L'affirmation vient du chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), Loïc Garnier, qui détaille, dans un entretien au Figaro, ce mercredi, la menace jihadiste venue de Syrie.

Pour ce spécialiste, en raison de ses engagements militaires en Afrique, la France est particulièrement concernée par des menaces d'attentat. "D'abord parce qu'elle prône une laïcité qui refuse toute forme d'ostentation religieuse, que nos soldats sont engagés au Mali et encore en Afghanistan et, enfin, que l'intervention en Centrafrique est brandie de façon extravagante comme une croisade de l'Occident chrétien contre le monde musulman", affirme ainsi celui qui a été l'ancien patron de la brigade criminelle.

Capacité à se fondre parmi les Occidentaux

Soulignant toutefois que, "pour l'heure, la menace n'est pas imminente", Loïc Garnier rappelle que les "prévisions en la matière sont toujours incertaines". Et d'expliquer que les jeunes jihadistes européens, parmi lesquels se trouvent plusieurs centaines de Français, notamment ceux qui se rendent en Syrie, sont "pris en charge par des cadres d'Al-Qaïda qui les entraînent dans le but de mener des attentats en Europe".

Selon Loïc Garnier, les jihadistes sont sélectionnés sur des critères linguistiques, mais aussi "sur leurs capacités à se fondre parmi la population occidentale et à frapper le moment venu avec toute la détermination nécessaire". Sur place, les cadres de l'organisation terroriste leur apprennent à fabriquer des bombes artisanales, mais aussi à camoufler leurs préparatifs et à préparer un attentat suicide.

Au cœur de la logistique Al-Qaïda

Ainsi, en Syrie, les jihadistes ne sont plus dans une logique de combat contre le président Bachar al-Assad, mais se retrouvent dans une véritable école du terrorisme, au coeur même de la "logistique" Al-Qaïda.

Pour le chef de l'Uclat, le nombre total de jihadistes français potentiels s'évalue à 850, "dont 31 sont décédés et certains ont pris la route du retour", précise-t-il. "Aujourd'hui en France, plusieurs centaines de gens potentiellement dangereux ou exprimant des velléités de départ vers le jihad sont sous surveillance", précise Loïc Garnier.

Adrienne Sigel