Coulibaly: une voiture aurait servi de monnaie d'échange contre des armes

L'arsenal d'armes utilisé le jour de la prise d'otages à Porte de Vincennes pourrait avoir été obtenu en Belgique. - Eric Feferberg - AFP
L'enquête sur Amedy Coulibaly, à l'origine du meurtre d'une policière à Montrouge et de la tuerie dans le supermarché casher, progresse à grands pas. Un nouvel élément a été porté au jour, et révélé par Le Parisien: le jeune homme et sa compagne, Hayat Boumeddiene, avaient acheté une Mini Cooper en septembre dernier. Et celle-ci pourrait avoir servi de monnaie d'échange pour se procurer des armes.
La voiture, haut de gamme, a été achetée d'occasion chez un concessionnaire bordelais, "pour un montant supérieur à 15.000 euros", avance Sud-Ouest, qui a rencontré le professionnel qui a conclu la vente. Il leur a indiqué que la société de crédit qui a financé la voiture "n'a jamais été payé" par le couple, et que les documents produits étaient des faux.
Un délinquant belge mêlé au dossier
Elle aurait ensuite servi à financer l'achat d'un arsenal d'armes en Belgique auprès d'un délinquant belge, connu des services de police pour divers petits trafics. Après les attentats, l'homme s'est présenté spontanément à la police pour indiquer qu'il aurait "fait affaire" avec Amedy Coulibaly en novembre dernier.
Lui affirme avoir simplement "racheté" la voiture qui était au nom d'Hayat Boumeddiene, indiquant au passage avoir "escroqué" Amedy Coulibaly. Mais lors d'une perquisition à son domicile, les enquêteurs belges ont trouvé des documents prouvant un marchandage relatif à ce véhicule, et faisant état d'une négociation avec le tueur français à propos d'armes et de munitions. Il a été placé sous mandat d'arrêt pour trafic d'armes et association de malfaiteurs, indique le quotidien belge La Dernière Heure.
A ce jour, le véhicule en question n'a pas été retrouvé, pas plus que son ancienne propriétaire, Hayat Boumeddiene. La jeune femme a pris un vol pour Istanbul depuis Madrid le 2 janvier dernier, en compagnie d'un jeune homme, Mehdi Belhoucine, connu des services antiterroristes. Le "faux" couple a franchi la frontière syrienne le 8 janvier, le jour où une jeune policière tombait, tuée par une balle dans le dos à Montrouge lors d'un banal accident de circulation.