Attentat de Nice: l'IGPN rend son rapport sur le dispositif de sécurité

Un rapport pour mettre fin à la polémique? L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a rendu ses conclusions sur le dispositif policier qui était en place au soir du 14 juillet à Nice sur la promenade des Anglais à Nice où 84 personnes ont été tuées après qu'un camion a foncé sur la foule. "Pour un événement qui n’était pas exceptionnel, et sans connaissance de menaces particulières, le service d’ordre n’était pas sous-dimensionné", a expliqué Marie-France Monéger-Guyomarc'h, la directrice du service.
Selon les documents mis à la disposition de la police des polices, 64 policiers nationaux étaient présents sur la promenade des Anglais, et 42 policiers municipaux, dont 9 agents de surveillance de la voie publique (ASVP). "On sait précisément où les équipages étaient postés (...)", assure la directrice qui "certifie" ces chiffres après la lecture des notes de service à la fois de la police nationale et de la police municipale. Confirmant alors les données avancées par la préfecture des Alpes-Maritimes.
Un dispositif qui avait intégré la menace terroriste
Répondant à la polémique lancée après l'attentat sur les chiffres avancés par le ministère de l'Intérieur et sur le positionnement des équipages, elle est, selon Marie-France Monéger-Guyomarc'h, "le fruit d’une mauvaise compréhension des informations (...) données en toute transparence". "Quelque soit l’horreur et l’émotion suscitée par ce drame, il ne faut pas céder à la tentation d'élaborer des scénarios qui ne résisteraient pas à la réalité que nous connaissions avant le 14 juillet", a insisté la patronne de la police des polices.
Tous étaient répartis dans un "dispositif dit mixte", c'est-à-dire avec des patrouilles fixes et des patrouilles dynamiques. Selon la directrice de l'IGPN, l'organisation a été envisagée "pour intégrer le risque terroriste mais celui qui avait été envisagé, celui que l’on connaissait à ce stade, c'est-à-dire l’hypothèse d’hommes armés ou avec des explosifs". Marie-France Monéger-Guyomarc'h a par ailleurs estimé que "le niveau de menace était considéré comme classique".
Quatre réunions préparatoires
Le dispositif est celui qui avait été retenu à Nice après l'attentat contre Charlie Hebdo et qui avait été reproduit à chaque événement. Au total, pour ce 14-Juillet, quatre réunions préparatoires se sont tenues, deux à la préfecture et deux entre les services de police nationale et municipale. A l'appui d'un schéma, la directrice de la police des polices a détaillé le positionnement des différents équipages présents ce soir-là. Une zone coupée en deux périmètres. Le premier du boulevard Gambetta à la place de l'île de Beauté dont la sécurisation était assurée par les policiers nationaux jusqu'à 20h30, heure de déploiement des policiers municipaux, invités à la garden party à la mairie de Nice.
Le second périmètre, qui consistait en des points de contrôle visant à surveiller le public, repérer des groupes de personnes qui pourrait troubler l'ordre public ou dont le comportement intrigue, était à la charge des policiers nationaux. En l'absence des forces mobiles En l'absence de forces mobiles cette année, le directeur de la sécurité publique avait augmenté les services de police nationale d'une vingtaine de policiers. Des déclarations qui tranchent avec celles de Christian Estrosi, le président de la région et ex-maire de Nice, qui assurait avoir vu moitié moins de policiers qu'annoncés par la préfecture.