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Police-Justice

Surpopulation carcérale: Darmanin veut créer 3.000 places de prison dans des préfabriqués

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Le ministre de la Justice veut créer 3.000 places de prison dans des modules préfabriqués "constructibles en dix-huit mois" pour lutter contre la surpopulation carcérale.

Une solution pour lutter contre la surpopulation carcérale. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé vouloir créer quelque 3.000 places de prison grâce à des modules préfabriqués qu'il veut rapidement faire sortir de terre.

"D’ici à 2027, voire 2028, je souhaite la création, sur les domaines pénitentiaires, de quinze structures de semi-liberté -soit 1 500 places- et 10 structures dédiées aux courtes peines - également 1 500 places. Soit en tout 3 000 places, constructibles en dix-huit mois", a-t-il déclaré au Figaro ce dimanche 13 avril.

"Nous lançons dès à présent une première structure de 50 places sur le domaine pénitentiaire de Troyes-Lavau (Aube), pour une livraison à l’automne 2026", a ajouté le ministre.

Livraison en "octobre-novembre 2026"

"J'ai fait le choix de lancer deux appels d'offres, l'un pour la fin du mois de mai, l'autre pour le début du mois de juin", a précisé le ministre lors d'un déplacement à Crépy-en-Valois (Oise) sur le site de Bouygues Constructions, qui produit des cellules de prison modulaires en béton. La livraison est ainsi prévue en "octobre-novembre 2026".

"Ce sont de vraies prisons mais construites dans des usines comme l'ont fait nos amis anglais, comme l'ont fait nos amis allemands, qui nous permettent de gagner énormément de temps mais aussi énormément d'argent", a ajouté Gérald Darmanin, précisant que ces bâtiments avaient une durée de vie de "50 à 60 ans".

"Une place de prison construite dans une usine comme celle-ci, c'est à peu près 200 000 euros, donc deux fois moins cher" qu'une place de prison classique, a-t-il précisé.

Ces prisons "à taille humaine", réservées aux détenus "peu dangereux", doivent aussi permettre de "lutter contre la récidive", selon le ministre.

Des places pour les "petites peines"

En décembre dernier, Gérald Darmanin avait déjà déclaré vouloir construire "des places de détention pour les petites peines" dans des établissements pénitentiaires à "taille humaine". "Nous n'avons pas forcément besoin de prisons avec des miradors et des barbelés", avait-il estimé.

L'idée de recourir aux préfabriqués pour loger les détenus avait également été avancé par Didier Migaud, prédécesseur de Gérald Darmanin, rappelle Franceinfo.

Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 82.152 au 1er mars, un chiffre inégalé. Avec 62.539 places opérationnelles au 1er mars, la densité carcérale globale était de 131,7% (contre 124,6% au 1er mars 2024) et dépassait même les 200% dans 15 établissements ou quartiers pénitentiaires. La surpopulation dans les prisons contraint plus de 4.580 détenus à dormir sur des matelas posés à même le sol.

François Blanchard