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Marseille: l'extension de la prison des Baumettes provoque l'inquiétude des riverains

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Déjà victimes de plusieurs nuances, les habitants du quartier de la prison des Baumettes craignent l'extension du centre pénitentiaire. 743 places supplémentaires seront disponibles.

740 places supplémentaires seront disponibles à la prison des Baumettes de Marseille au mois de décembre. Une bonne nouvelle pour les détenus, puisque le centre pénitentiaire est surpeuplé par rapport à ses capacités d'accueil. Les riverains, eux, font part de leur inquiétude.

Ces derniers subissent déjà des nuisances depuis plusieurs années. C'est le cas d'André, dont la fenêtre donne sur le nouveau bâtiment de la prison, déjà édifié. Il se plaint notamment de la nouvelle route construite près du centre pénitentiaire.

"Je pense qu'on n'a pas retenu les leçons d'avant", résume-t-il.

Des risques de parloirs sauvages

Plusieurs de ses voisins ont déjà anticipé l'inauguration du bâtiment. Rehaussement des murs, installations de canisses, morceaux de verre posés sur les palissades... Chacun a sa technique pour éviter le vis-à-vis avec les détenus.

Eline Gastaud, fondatrice du collectif "Les voisins des Baumettes", rapporte des propos tenus par des prisonniers à son encontre. "'Elles sont propres tes culottes, tu veux pas laver les nôtres', ça, je l'ai beaucoup entendu (...). Quand je prenais le soleil, 'tu as que ce maillot à te mettre? Tu veux que je t'en achète un autre?'", rapporte-t-elle.

Le nouveau bâtiment a été érigé à la perpendiculaire des habitations. Le collectif craint toutefois les risques de parloirs sauvages.

"Les cellules ont une vue sur les murs des voisins. On a peur que les visiteurs montent sur ces murs et parlent tranquillement", explique Eline Gastaud.

La puissance de l'éclairage de cette nouvelle partie de la prison pose également problème aux riverains, empêchés de dormir correctement selon eux.

De son côté, la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille assure que le dialogue se poursuit avec les habitants afin de tenter de trouver des solutions avant l'accueil des détenus dans le nouveau bâtiment.

Francesco Caravelli avec Mathias Fleury