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Situation plus calme dans tout le pays après cinq nuits d'émeutes, 157 interpellations

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La nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet a semblé beaucoup plus calme que les précédentes, où de nombreuses villes du pays ont été le théâtre de scènes de violences et de pillages.

Dans les principales villes du pays, un important dispositif de sécurité était déployé dans la nuit de dimanche à lundi, la sixième depuis la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre fin juin et qui a provoqué une importante vague de colère et de violences. Mais les différents appels au calme qui se sont multipliés depuis vendredi soir semblent avoir été entendus.

Dans tout le pays, 45.000 gendarmes et policiers ont été mobilisés. Et des blindés légers ont été déployés à Marseille et le RAID à Lyon.

À 1h30, les forces de l'ordre avaient procédé à seulement 154 interpellations sur le territoire national, bien moins que les nuits précédentes. Trois personnes sont blessées parmi les policiers et les gendarmes.

Au niveau des incendies, 352 feux ont été localisés sur la voie publique, 297 véhicules ont pris feu et 34 bâtiments ont été incendiés. Un poste de police et une caserne de gendarmerie ont été attaqués.

"Comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements"

Le début de la fin? "Nous devons d'abord prendre le temps de qualifier les événements avant d'en tirer les conclusions", a indiqué dimanche soir le président de la République lors d'une réunion avec Élisabeth Borne et sept de ses ministres, a appris BFMTV.

Emmanuel Macron recevra le président du Sénat Gérard Larcher et celle de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ce lundi, avant d'accueillir à l'Élysée mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.

Le chef de l'État souhaite, en outre, "débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", selon la présidence. Une nouvelle réunion avec les membres de son gouvernement, sur le même format que ce dimanche, doit en outre être organisée d'ici mardi soir.

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La maison d'un maire visé par une voiture bélier

En cinq nuits d'émeutes jusqu'à dimanche matin, la place Beauvau a comptabilisé quelque 5000 véhicules incendiés, 10.000 feux de poubelles, près de 1000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries et plus de 700 membres des forces de l'ordre blessés.

Dimanche matin, plusieurs responsables politiques ont craint "qu'un cap" ait été "franchi" lors de l'agression qui a visé le maire de L'Haÿ-les-Roses, dans la nuit de samedi à dimanche, quand une voiture-bélier chargée de produits incendiaires a pénétré dans l'enceinte de son domicile alors qu'il se trouvait dans sa mairie.

Après un déferlement de violences que la France n'avait pas connu depuis longtemps, la sixième nuit, celle de dimanche à lundi, a été nettement moins tendue. Dimanche après-midi sur BFMTV, la grand-mère de Nahel a appelé au calme.

"Les gens qui sont en train de casser, je leur dis 'arrêtez!'. Ils ont pris Nahel comme un prétexte", a-t-elle dit.

Craignant une nouvelle nuit de violences, des mères et des enfants habitant à Aulnay, en Seine-Saint-Denis, ont même fait le tour de leur quartier pour tenter de raisonner les éventuels casseurs et pilleurs, souvent très jeunes.

Fait inédit, 48 heures plus tôt, ce sont les joueurs de l'équipe de France de football qui avaient lancé sur les réseaux sociaux un appel au calme. "La violence ne résout rien, encore moins lorsqu'elle se retourne inéluctablement et inlassablement contre ceux qui l'expriment, leurs familles, leurs proches et leurs voisins", ont écrit Kylian Mbappé et ses coéquipiers.

Ariel Guez