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Police-Justice

Radicalisation: "une trentaine" de cas suivis au sein de la police et de la gendarmerie, selon le député Éric Diard

Un policier en service (photo d'illustration)

Un policier en service (photo d'illustration) - AFP

À l'échelle de la Préfecture, une "quinzaine" de fonctionnaires sont suivis pour des faits de radicalisation, affirme encore le député LR Éric Diard, co-auteur d'un rapport sur la radicalisation dans les services publics.

Deux jours après l'attaque au couteau à la Préfecture de police de Paris qui a ôté la vie à quatre fonctionnaires et blessé un autre, la piste terroriste est sérieusement envisagée par la justice, qui a confié l'enquête au parquet national antiterroriste (PNAT). Selon l'un de ses collègues, Michael Harpon, l'auteur présumé des homicides, ne serrait plus la main des femmes depuis trois semaines. Il avait également légitimé les attentats de 2015 auprès de ses collègues.

Une trentaine de cas suivis, selon le député LR

Ces deux éléments laissent penser à la radicalisation de cet informaticien, qui travaillait dans le service ultra-sensible de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) depuis 2003. Selon le député Les Républicains Eric Diard, interrogé au micro d'Europe 1, une "trentaine" de policiers et de gendarmes sont suivis pour radicalisation.

"Dans la police, sur les 150.000 agents, le directeur général de la police nationale dit qu’il y en a une quinzaine de suivis pour radicalisation. Je dirais plutôt une trentaine" (au sein des forces de sécurité intérieure dans leur ensemble, c'est-à-dire police et gendarmerie), a assuré, toujours sur Europe 1, le co-auteur d’un rapport publié en juin sur la radicalisation au sein du service public.

Le rapport précise que ce chiffre "porte sur les cas justifiant une attention particulière mais pas nécessairement sur des cas avérés de radicalisation".

Le député de droite ajoute en outre qu'au "niveau de la Préfecture de police, sur 43.000 agents, une quinzaine étaient suivis pour radicalisation."

Des "trous dans la raquette" à "boucher"

En juin, le député de Gironde Eric Poulliat (LaREM), second auteur du rapport, indiquait que la radicalisation n'était pas "un problème majeur" dans les services publics mais qu'il existait toujours un risque:

"La radicalisation est loin d'être un problème majeur au sein des services publics, et l'État a pris des mesures ces dernières années, donc certaines fonctionnent bien. Mais il suffit d'un cas, et il existe encore des trous dans la raquette qu'il faut boucher", expliquait-il.

La difficile séparation d'un agent radicalisé

Le rapport avait conclu que l'armée, la police, la gendarmerie et l'Éducation nationale "ne sont touchées par la radicalisation que de façon marginale". Les cas soupçonnés -donc pas forcément avérés- sont "très faibles": 0,05% dans l'Armée de terre, 0,03% dans la marine et donc, une trentaine de situations suivies dans la police et la gendarmerie.

Les deux députés soulignaient également la difficulté de se séparer d'un agent identifié comme radicalisé. Si celui-ci conteste son licenciement devant un tribunal, ce dernier n'a en général pas accès aux informations prouvant sa culpabilité, que les services de renseignements rechignent à partager pour protéger une enquête en cours ou leurs sources.

Esther Paolini avec AFP