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"Qu'ont-ils dénoncé?": l'avocat d'un plaignant pour viol à Bétharram pointe l'inaction des autorités de l'époque

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Thierry Sagardoytho, avocat du premier plaignant pour viol à Bétharram, a dénoncé sur BFMTV le manque d'action à l'époque des parents, des professeurs et des autorités autour de cet établissement où plus d'une centaine de personnes disent avoir été abusées.

Sur BFMTV ce vendredi 14 février, Thierry Sagardoytho, avocat du premier plaignant pour viol à Bétharram, a tenu à rappeler "la loi du silence" et "la chape de plomb" qui étaient d'actualité autour du collège-lycée des Pyrénées-Atlantiques.

Plus d'une centaine de personnes ont déposé plainte, dénonçant des abus, des violences, des agressions sexuelles et des viols entre les années 1950 à 1990, au sein de cet établissement.

Le journal Mediapart accuse François Bayrou d'"avoir menti" en affirmant ne pas avoir su quelles accusations pesaient sur cet établissement béarnais. Thierry Sagardoytho, lui, indique "qu'à l’époque, jamais le nom de François Bayrou n’apparaît dans le dossier, soit en tant que mis en cause soit en tant que témoin".

"Il n'est plus ministre de l'Éducation nationale à cette époque-là. Le ministre, c’est Claude Allègre. Je ne me souviens pas qu’il ait pris publiquement position pour condamner les faits qui se déroulaient à Bétharram. Je n'ai pas non plus le souvenir que le rectorat à Bordeaux ait particulièrement déclenché une inspection", a déclaré l'avocat.

Ce vendredi, nos confrères expliquent que François Bayrou a bien été interpellé sur d'autres faits qui se seraient produits à Notre-Dame-de-Bétharram deux ans plus tôt, en 1996, alors qu'il était encore au poste au ministère de l'Éducation nationale.

"Une marche en avant énorme vient de se réaliser"

Ce vendredi, le ministère de l'Éducation a demandé au rectorat de Bordeaux un contrôle de l'établissement. "Je me souviens que les gendarmes ont rencontré toutes les difficultés possibles pour obtenir des témoignages", a-t-il précisé.

"C'est dangereux de juger en 2025 une période vieille de 30 années avec ce que l'on a appris depuis près de 12 mois", estime ce vendredi Thierry Sagardoytho. Il rappelle que "112 plaintes sont apparues depuis janvier 2024". "Une marche en avant énorme vient de se réaliser mais à l'époque elle n'existait pas", a-t-il poursuivi sur notre antenne.

L'avocat dénonce aussi le manque d'action de la part des acteurs de l'époque. "Où étaient les parents? Qu'ont-ils dénoncé lorsque leurs enfants leur racontaient ces sévices? Qu'ont fait le reste des professeurs? Qu'ont fait les gendarmes lorsqu'ils allaient chercher des gamins en fuite qui ne voulaient pas aller à Bétharram sachant ce qu'il s'y passait? Rien du tout", a-t-il déclaré.

Ce samedi, le Premire ministre François Bayrou va rencontrer à Pau l’association des victimes de Bétharram. Le porte-parole de l’association Alain Lesquerre et François Bayrou s’étaient déjà entretenus ce mercredi.

Matthieu Heyman