BFMTV
Procès

Procès Nemmouche: le jihadiste condamné à la prison à perpétuité

placeholder video
Ce mercredi, le parquet antiterroriste avait requis la perpétuité, assortie d'une période de sûreté maximale de 22 ans, contre Mehdi Nemmouche.

"J'ai été terroriste et je ne m'en excuserai jamais", a-t-il déclaré au cours de son ultime prise de parole. Le jihadiste Mehdi Nemmouche a été condamné à la prison à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, ce vendredi 21 mars, après cinq semaines de débats. La cour d'assises spéciale de Paris l'a reconnu coupable de séquestration des sept otages occidentaux, en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste. Il a aussi été reconnu coupable d’actes de tortures et de barbarie sur les otages, ainsi que d'association de malfaiteurs terroristes. 

Parmi les sept otages occidentaux figurent les journalistes français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres.

Il n'a pas montré de réaction à l'annonce de sa condamnation. Le parquet antiterroriste avait requis la perpétuité, assortie d'une période de sûreté maximale de 22 ans, demandant à la cour de prononcer une peine "qui protégera définitivement la société" du "jihadiste le plus dangereux incarcéré en France".

"Je n'ai jamais été le geôlier"

Dès l'ouverture de son procès, le 17 février dernier, Mehdi Nemmouche avait affirmé n'avoir "jamais été le geôlier de qui que ce soit" au cours d'une "déclaration préalable".

Tous les soirs dans Le Titre à la Une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Zacharie Legros vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Procès des geôliers de Daesh: que reste-t-il de l’État islamique?
16:17

"Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d'aucun autre. Et je n'ai jamais rencontré ces personnes en Syrie", avait-il déclaré, assurant n'avoir été qu'un "soldat sur le front" pour différents groupes jihadistes en Syrie "contre le régime de Bachar al-Assad".

Les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avait reconnu la photo et surtout la voix de leur bourreau, après l'attentat en mai 2014 du musée juif de Bruxelles. Eux avaient été libérés un mois plus tôt, après près d'un an dans les geôles de l'EI.

Durant ce procès, l'ex-otage Didier François a assuré fin février qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait que le natif de Roubaix était l'un de ses geôliers. Le journaliste de 65 ans a évoqué un "petit miracle de l'oralité" des débats à l'audience, estimant "avoir retrouvé le Mehdi Nemmouche que je connais".

Mehdi Nemmouche a déjà été condamné en 2019 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mise à disposition de la justice pour 15 ans pour l'attentat du musée juif de Bruxelles qui a causé la mort de quatre personnes en 2014.

Le coaccusé de Mehdi Nemmouche, Abdelmalek Tanem, 35 ans, que les ex-otages n'ont pas reconnu, a écopé d'une peine de 22 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, la cour estimant qu'il avait bien également été un de leurs geôliers.

La cour a également ordonné la prison à vie pour deux accusés présumés morts: Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui "supervisait personnellement la gestion des otages" selon l'accusation, et Salim Benghalem, l'un des chefs des geôliers.

Enfin, une peine de 20 ans (le maximum dans son cas) a été prononcée à l'encontre du Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l'ancien numéro 2 de l'EI à Raqqa et impliqué dans l'enlèvement des otages français.

C.L. avec AFP