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Otages français en Syrie: Mehdi Nemmouche affirme n'avoir "jamais été le geôlier de qui que ce soit" à son procès

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Au premier jour du procès de Mehdi Nemmouche, tueur du musée juif de Bruxelles, l'accusé a également affirmé n'avoir "jamais rencontré" les parties civiles.

L'audience n'a débuté qu'il y a quelques minutes ce lundi 17 février quand Mehdi Nemmouche annonce "une déclaration préalable": "Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d'aucun autre" en Syrie, déclare-t-il à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de Paris.

Mehdi Nemmouche, 39 ans, sweat de sport noir, cheveux bruns coiffés au gel, rasé de près, est accusé d'avoir été le geôlier des quatre journalistes français Nicolas Hénin, Didier François, Edouard Elias et Pierre Torres, détenus pendant près d'un an par le groupe jihadiste État islamique en Syrie, en 2013. Les trois premiers ont pris place dans la salle d'audience, en face du box pour deux d'entre eux. Pierre Torres est absent en ce premier jour.

Le président Laurent Raviot commence par demander à Mehdi Nemmouche et ses deux coaccusés de décliner leur identité. "Nemmouche Mehdi, de père inconnu, adresse officielle à Tourcoing, mais ça remonte à 2006", répond-il, visiblement à l'aise, à renfort de larges mouvements de bras.

"Et je vais faire une déclaration préalable", annonce-t-il sans laisser le choix à la cour. "Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux". "On verra ça plus tard", répond le président.

"Je n'ai jamais rencontré ces personnes"

Mehdi Nemmouche reprend une minute plus tard. "Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d'aucun autre. Et je n'ai jamais rencontré ces personnes en Syrie", dit-il, assurant n'avoir été qu'un "soldat sur le front" pour différents groupes jihadistes en Syrie, "contre le régime de Bachar al-Assad".

"La première fois que j'ai vu Nicolas Hénin c'était devant la cour d'assises de Bruxelles", où Mehdi Nemmouche a été condamné à la perpétuité en 2019 pour l'attentat au musée juif de Bruxelles.

"J'ai averti que cette fois Mehdi Nemmouche, après s'être tu pendant des ans, allait parler, il a commencé puisqu'il a fait une déclaration préalable", a réagi Me Francis Vuillemin, son avocat, auprès de BFMTV.

"Et comme prévu il a dit une chose importante. Il a rappelé qu'en Syrie, oui, il était un jihadiste d'abord d'Al-Qaïda ensuite de l'organisation terroriste État islamique, mais que là-bas il était un soldat au combat, les armes à la main, contre les troupes de Bachar al-Assad. Puis, il a ajouté, ce qui est l'essentiel, que jamais il n'avait croisé les parties civiles en Syrie."

Et d'ajouter: "Il a contesté fortement, clairement, avoir été leur geôlier contrairement à ce qu'elles prétendent".

Libérés un an plus tard

Les journalistes français avaient été enlevés à 10 jours d'intervalle en juin 2013, comme de nombreux journalistes et humanitaires occidentaux, souvent détenus ensemble.

Ils n'ont été libérés que près d'un an plus tard, le 18 avril 2014, après des mois de supplice, entre violences physiques et psychologiques, privations de nourriture et simulacres d'exécutions.

Plusieurs autres otages, dont le journaliste américain James Foley et l'humanitaire britannique David Haines, ont été exécutés, en tenue orange, dans des mises en scène macabres et filmées qui ont choqué le monde.

Mélanie Bertrand avec AFP