Procès de Mehdi Nemmouche: la perpétuité requise contre le jihadiste

Le parquet antiterroriste a réclamé la perpétuité, assortie de la période de sûreté maximale de 22 ans, contre Mehdi Nemmouche, ce mercredi 19 mars. Medhi Nemmouche, présenté par le ministère public comme "l'un des jihadistes les plus cruels de ces dernières années", est accusé d'avoir détenu quatre journalistes français pour le compte de Daesh en Syrie en 2013.
L'avocat général a demandé à la cour de prononcer une peine "qui protégera définitivement la société" du "jihadiste le plus dangereux incarcéré en France".
"Il veut poursuivre une forme d'emprise sur les otages"
Dès l'ouverture de son procès, le 17 février dernier, Mehdi Nemmouche avait affirmé n'avoir "jamais été le geôlier de qui que ce soit" au cours d'une "déclaration préalable".
"Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d'aucun autre. Et je n'ai jamais rencontré ces personnes en Syrie", avait-il déclaré, assurant n'avoir été qu'un "soldat sur le front" pour différents groupes jihadistes en Syrie "contre le régime de Bachar al-Assad".
"Après les avoir fait souffrir dans leur chair, il tente d'invalider la véracité de leurs récits. Il veut poursuivre une forme d'emprise sur les otages", a estimé le parquet antiterroriste dans son réquisitoire.
Les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avait reconnu la photo et surtout la voix de leur bourreau, après l'attentat en mai 2014 du musée juif de Bruxelles. Eux avaient été libérés un mois plus tôt, après près d'un an dans les geôles de l'EI.
Durant ce procès, l'ex-otage Didier François a assuré fin février qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait que le natif de Roubaix était l'un de ses geôliers. Le journaliste de 65 ans a évoqué un "petit miracle de l'oralité" des débats à l'audience, estimant "avoir retrouvé le Mehdi Nemmouche que je connais".
"Les mêmes termes", "les mêmes gestes", "les mêmes obsessions", "les mêmes discussions", énumérait alors Didier François.
Mehdi Nemmouche a déjà été condamné en 2019 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mise à disposition de la justice pour 15 ans pour l'attentat du musée juif de Bruxelles qui a causé la mort de quatre personnes en 2014.
Concernant les autres accusés, une peine de 20 ans, le maximum dans son cas, a été réclamée à l'encontre du Syrien Kais Al Abdallah, identifié comme l'ancien numéro 2 de Daesh à Raqqa. Une peine de 30 ans de prison a été requis contre Abdelmalek Tanem. L'homme de 35 ans, "moins mégalomane que Mehdi Nemmouche" et que les ex-otages n'avaient "pas reconnu", faisait pourtant bien partie de "la petite dizaine" de geôliers francophones selon l'accusation.
Elle a également demandé la perpétuité contre deux accusés présumés morts: Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui "supervisait personnellement la gestion des otages", et Salim Benghalem, l'un des chefs des geôliers.