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Police-Justice

Procès de Mehdi Nemmouche: l'ex-otage Didier François "sûr à 100%" qu'il était l'un de ses geôliers

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Lors de son témoignage à la barre ce 28 février, le journaliste Didier François a réaffirmé avoir eu pour geôlier en Syrie Mehdi Nemmouche, dont le procès s'est ouvert la semaine dernière à Paris. L'accusé, lui, nie en bloc.

Didier François, l'un des quatre ex-otages français du groupe Daesh en Syrie, a assuré ce vendredi 28 février, devant la cour d'assises spéciale de Paris, qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait que Mehdi Nemmouche était l'un de ses geôliers.

De nouveau appelé à la barre, au lendemain d'une audition fleuve de l'accusé, le journaliste de 65 ans, partie civile, a évoqué un "petit miracle de l'oralité" des débats à l'audience: "J'ai retrouvé le Mehdi Nemmouche que je connais".

"Je n'ai aucun doute"

"Les mêmes termes", "les mêmes gestes", "les mêmes obsessions", "les mêmes discussions", énumère Didier François, habillé en noir, barbe et cheveux blancs.

Ce jeudi, Mehdi Nemmouche, condamné à la perpétuité en Belgique pour quatre assassinats terroristes au musée juif de Bruxelles en 2014, s'est livré à une longue diatribe tout en persistant à nier le rôle de geôlier.

"Toujours cette volonté d'héroïsation", "de justification du combat", explique le journaliste en se tournant vers l'accusé, qui, l'air pincé, lui lance un regard noir, en coin. Soulignant la bonne connaissance qu'a Mehdi Nemmouche du système carcéral, Didier François estime qu'"il nous a fait la démonstration hier de son objectif réel", de poursuivre son entreprise "en recrutant des gens en prison qui se radicaliseraient". "Je pense que Mehdi Nemmouche est dangereux, il vous l'a montré hier", prévient Didier François.

"Moi en tant que partie civile et otage, je n'ai aucun doute" qu'il était l'un de leurs geôliers, poursuit-il, évoquant ses "attitudes", ses "discours". "Pour moi ça ne fait strictement aucun doute, c'est Mehdi Nemmouche, je n'ai aucun doute", insiste-t-il.

Il a également évoqué le fait que les ex-otages n'ont "pas de volonté de vengeance", mais "une volonté de protéger nos compatriotes", évoquant le sentiment de "frustration dans le fait de ne pas avoir réussi à empêcher les attentats" jihadistes qui ont ensanglanté la France à partir de 2015.

Invité à réagir, Mehdi Nemmouche se lève: "Je comprends sa souffrance, elle est légitime, mais je ne suis pas responsable de ça". "Il a donné énormément d'informations, très détaillées", relance le président Laurent Raviot.

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Rappelant ses explications de la veille, Mehdi Nemmouche réitère qu'"une pluralité d'insuffisances ne font pas une suffisance". "J'ai répondu point par point", a-t-il martelé. "Je n'ai pas d'explication à donner, je ne suis pas en mesure de vous dire les raisons pour lesquelles il est persuadé que ce soit moi", ajoute l'accusé.

C.D. avec AFP