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Procès

"Je regrette énormément": cinq ans de prison pour un conducteur après la mort d'une agricultrice et sa fille

Une mère de famille et sa fille sont mortes à Pamiers, en Ariège, après avoir été heurtée par un véhicule alors qu'elle se trouve sur un point de blocage, le 23 janvier 2024.

Une mère de famille et sa fille sont mortes à Pamiers, en Ariège, après avoir été heurtée par un véhicule alors qu'elle se trouve sur un point de blocage, le 23 janvier 2024. - Valentine CHAPUIS / AFP

Le conducteur qui avait percuté une éleveuse et sa fille en janvier dernier sur un barrage d'agriculteurs a été condamné à cinq ans de prison ferme ce mardi à Foix.

Le conducteur du véhicule qui a causé la mort d'une éleveuse de 36 ans et sa fille adolescente, percutées sur un barrage d'agriculteurs en Ariège le 23 janvier 2024, a été condamné ce mardi 18 février à Foix à cinq ans de prison ferme.

Pendant l'audience devant le tribunal correctionnel, le procureur Olivier Mouysset avait requis cette même peine pour "homicides involontaires aggravés".

Il "aura la mort de ma sœur et de sa nièce sur la conscience"

Alors que le 22 janvier 2024, pendant la mobilisation des agriculteurs, un barrage avait été dressé sur une route nationale en direction de Foix, le conducteur "n'a pas pu se méprendre sur le fait que la RN20 était manifestement fermée à la circulation", selon le procureur.

"Il roulait à 130 km/h sur une voie rapide à la chaussée mouillée et le téléphone en cours d'utilisation était une source de distraction évidente, même s'il ne le tenait pas lui-même en main. Il est venu s'empaler dans la bâche sans la voir parce qu'il ne regardait pas la route", a poursuivi Olivier Mouysset.

"Je regrette énormément, je suis un père je comprends, je regrette énormément", a déclaré de son côté le prévenu, âgé de 45 ans.

"Ce sont des infractions involontaires, mais il y a des violations délibérées du code de la route, des violations que beaucoup d'entre nous peuvent commettre pour de nombreuses raisons dérisoires, et l'accident ne se produit pas à chaque fois", a affirmé quant à elle l'avocate de la défense, Stella Bisseuil, sans pour autant nier la responsabilité pénale du prévenu.

"Mon client reconnaît le contournement de l'interdiction et l'excès de vitesse, mais il n'avait aucune conscience de la présence du barrage ni du risque qu'il prenait pour autrui", a-t-elle encore noté. Le prévenu "aura la mort de ma sœur et de sa nièce sur la conscience toute sa vie", a estimé de son côté la sœur de l'éleveuse décédée.

M. H. avec AFP