"J’ai dû être exfiltrée de la salle": Mickaëlle Paty raconte l'annonce du verdict au procès de l'assassinat de son frère

Mickaëlle Paty, la soeur de Samuel, le 8 décembre 2023 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Un procès et un verdict sous tensions. Après sept semaines d'auciences, l'annonce des peines au procès de l'assassinat de Samuel Paty, le vendredi 20 décembre dans la soirée, a été très tendue à la cour d'assises spéciale de Paris. La sœur du professeur assassiné, Mickaëlle Paty, affirme avoir dû quitter précipitamment la salle d'audience, sous escorte.
Des cris de protestations et des pleurs ont accompagnés la lecture du verdict par le président. "J'ai compris que vous avez fait de la politique" s'est notamment exclamé, depuis son box, le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir lancé la campagne de haine contre Samuel Paty, alors qu'il n'était pas autorisé à prendre la parole.
Ambiance électrique
"Après le verdict, ce brouhaha s'est amplifié et j'ai entendu distinctement des proches des accusés s'en prendre à moi verbalement", raconte Mickaëlle Paty dans un entretien publié dimanche soir par Le Figaro. "Ils ont alors commencé à se lever pour aller dans ma direction et les gendarmes, qui étaient trois fois plus nombreux que d'habitude pour sécuriser l’audience, se sont interposés."
Sous escorte, Mickaëlle Paty explique donc avoir du quitter la salle sous escorte des forces de l'ordre. Un récit corroboré par l'écrivaine Emilie Frèche dans une chronique écrit pour Le Point. Cette dernière l'accompagnait au procès et a écrit avelle un livre sur l'assassinat du professeur.
Mickaëlle Paty n'a donc pas pu s'exprimer face à la presse à l'issue de l'audience, à l'inverse de sa soeur Gaëlle.
L'ensemble des huits accusés ont été reconnus coupables pour leur implication à des degrés divers dans le meutre de Samuel Paty, décapité par un islamiste radical tchétchène, le 16 octobre 2020. Les peines prononcées vont de trois ans de prison avec sursis à seize ans de réclusion criminelle.
"La justice a été juste"
Auprès du Figaro, Mickaëlle Paty confie son soulagement à l'annonce du verdict, plus sévère que les réquisitions du parquet national antiterroriste, qui avaient indignées les parties civiles. "La justice a été juste", estime-t-elle.
Invitée de BFMTV au matin du 20 décembre, Mickaëlle Paty regrettait cependant le manque d'effort des accusés pour faire émerger la vérité lors du procès.
"Au cours de ce procès presque personne n'a avancé d'un iotat sur les positions qu'il pouvait avoir à l'époque. Je ne vois pas en quoi ils ont fait certaine une remise en question de leurs agissements" avance-t-elle.
À l'issue de l'audience, l'un des avocats de M. Sefrioui, a annoncé que son client faisait appel du verdict de la cour. Les avocats de Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, les deux amis de l'assassin de Samuel Paty, condamné à seize ans de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat terroriste, vont également faire appel. Un nouveau procès, et une nouvelle "épreuve" pour Mickaëlle Paty.