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Police-Justice

Procès Pierre Palmade: que deviennent les trois blessés de l'accident de la route?

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Si les trois passagers du véhicule frappé de plein fouet par celui du comédien tentent de se reconstruire, les douleurs physiques ainsi que les séquelles psychologiques restent bien présentes.

Une famille qui réclame que justice soit faite. Vingt-et-un mois plus tard s'ouvre ce mercredi 20 novembre le procès de Pierre Palmade pour le grave accident de la circulation de la route qu'il a causé en Seine-et-Marne, sous l'emprise de stupéfiants, le 10 février 2023.

Outre le comédien d'alors 54 ans, l'accident a fait trois blessés graves d'une même famille: un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans, qui perd après le choc le bébé qu'elle attendait. Malgré de longs mois de rééducation, ceux-ci souffrent toujours des conséquences physiques et psychologiques de cette collision.

"Il a transformé notre vie en enfer"

"Je me suis fait opérer cinq ou six fois. Quand je ne prends pas mes médicaments, je ne peux pas marcher, c'est trop douloureux. Il y a des cicatrices sur le ventre, sur la jambe…", explique à BFMTV, Yuksel Yakut, âgé de 41 ans, dont le pronostic vital a été engagé.

"Il a transformé notre vie en enfer. [...] J'ai des douleurs tellement intenses que je suis épuisé et que j'ai l'impression que mon cerveau va exploser", indique-t-il également, cette fois-ci auprès de TF1.

Yuksel affirme également ne plus se souvenir du moment de la collision. "Je faisais très attention sur la route. Je me rappelle lui avoir demandé si je ne roulais pas trop vite sur les dos-d’âne", a-t-il expliqué. L'homme se souvient de "quelques morceaux de conversation", mais ensuite, "c'est le black-out."

"Que la sanction soit à la hauteur"

La justice n'a pas reconnu la qualification d'homicide involontaire, que le parquet avait requise pour la perte du fœtus de la passagère, Mila C., enceinte de six mois, en estimant que cette épineuse question à la confluence de la bioéthique et du droit méritait un "débat devant la juridiction de jugement".

Dans la foulée de l'accident, le bébé est extrait en urgence par césarienne du ventre de sa mère, mais déclaré mort après 32 minutes de réanimation, sans avoir donné de signe de vie extra-utérine.

“Je n'attends qu'une chose, que la sanction soit à la hauteur de ce que Pierre Palmade m’a fait, et des conséquences qui nous écrasent encore aujourd’hui", dit la jeune femme auprès de RMC.

Celle-ci explique l'appréhension qui la touche à l'approche du procès, qui "l'oblige à repenser à l'accident, à le revivre encore une fois. L’inquiétude, les cauchemars et les flash-backs ressurgissent automatiquement”, déplore-t-elle.

Car si elle est suivie par un psychologue au moins une fois par semaine depuis le drame, elle craint que ce ne soit pas suffisant pour combattre ses angoisses: “J’ai eu un rendez-vous à l’hôpital pour mettre en place un nouveau traitement médicamenteux, plus fort, que je vais prendre jusqu’à la fin du procès pour tenir psychologiquement”.

Devrim "ne va pas bien du tout"

Auprès du Parisien, Yuksel Yakut a également donné des nouvelles de son fils, Devrim, qui "ne va pas bien du tout." L'enfant de six ans au moment de l'accident "ne veut plus sortir dehors à cause des cicatrices qu'il a à la tête, il a mal en permanence." Selon le quotidien francilien, la scolarité de Devrim est difficile, marquée par des crises de paniques qui ont provoqué son redoublement en CE1.

"Nous avons traversé des moments très difficiles. On a eu des problèmes financiers, psychologiques, l’argent ce n’est pas grave mais le moral c’était compliqué. Heureusement, tout le monde est en vie", dit pour sa part Ercan, le frère de Yuksel, à BFMTV.

Pierre Palmade est poursuivi pour blessures involontaires avec deux circonstances aggravantes - l'usage de stupéfiants et le manquement à une obligation de prudence et de sécurité - "avec ITT de plus de trois mois."

Pierre Palmade a en effet déjà été condamné en 2019 pour usage de stupéfiants. Il encourt donc 14 ans de prison et 200.000 euros d’amende. Cette peine peut être assortie d’un sursis total, d’un sursis simple ou d’un sursis probatoire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV